Maroc

L’Union Africaine sous écoute de Pékin

C’est d’une enquête publiée sur les colonnes du quotidien français «Le Monde» que l’information a jailli. La Chine espionne l’Afrique depuis 2012. Les détails.

A vrai dire, il n’y a pas l’ombre d’un doute. L’information fut confirmée après une inspection des salles du siège de l’Union africaine qu’ont effectuée quatre spécialistes algériens et des experts en cybersécurité éthiopiens. Ces derniers ont débusqué des micros placés sous les bureaux et au niveau des murs.

«Quatre spécialistes venus d’Algérie, l’un des plus gros contributeurs financiers de l’institution, et des experts en cyber-sécurité éthiopiens ont inspecté les salles et débusqué des micros placés sous les bureaux et dans les murs», mentionne le quotidien français.

Des révélations de la bouche de responsables de l’UA confirment de plus bel la véracité de ce fait. Ces derniers ont affirmé avoir découvert que le nouvel immeuble (siège) offert par Pékin à l’UA – sous l’image d’un don – il y a six ans était truffé de micros.

Le Monde indique que «Pékin avait offert à l’UA des systèmes informatiques clé en main comportant des failles volontairement laissées ». Ce sont des portes numériques dérobées (backdoors) et permettant un accès discret à l’intégralité des échanges et des productions internes de l’organisation. «Une fuite de données spectaculaire, qui se serait étalée de janvier 2012 à janvier 2017», a précisé le média.

Heureusement, l’œil du Lynx était là

L’anomalie n’aurait jamais pu être détectée si ce n’était la perspicacité d’un informaticien qui découvrit le pot aux roses. S’exclamant sur la saturation insensée et injustifiée des serveurs entre minuit et deux heures, alors qu’il n’y avait aucun mouvement au sein de l’établissement. «En janvier 2017, la petite cellule informatique de l’UA a découvert que ses serveurs étaient étrangement saturés entre minuit et 2h. Les bureaux étaient vides, l’activité en sommeil, mais les transferts de données atteignaient des sommets», rapporte le quotidien français.

Zen attitude

Des sources internes à l’UA ont ainsi confié à l’auteur de l’enquête que «chaque nuit, les secrets de cette institution se sont retrouvés stockés à plus de 8000 km d’Addis-Abeba, sur des mystérieux serveurs hébergés quelque part à Shanghaï».

Après la publication de l’enquête, l’ambassadeur chinois, Kuang Weilin, à l’UA a réagi à la publication de l’enquête en déclarant à l’AFP : «Je pense qu’il s’agit d’une histoire sensationnelle, mais elle est aussi complètement fausse et une absurdité».

Toutefois, un haut responsable de l’UA interrogé par Le Monde réagit : «A la suite de cette découverte, nous avons remercié, sans faire de scandale, les ingénieurs chinois présents à notre siège d’Addis Abeba pour gérer nos systèmes».

Selon l’AFP, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, a préféré insister sur l’importance de la relation «forte» et «stratégique» avec la Chine. «Il n’y a rien à espionner, je n’y crois pas», a-t-il déclaré.

Solution ?

L’UA a procédé à l’acquisition de ses propres serveurs et décliné l’offre de la Chine qui se proposait de les configurer. Désormais, toutes les communications électroniques sont cryptées et ne passent plus par Ethio Telecom. De nouvelles lignes téléphoniques étrangères et des applications plus sécurisées sont désormais à la portée des hauts fonctionnaires.

En outre, l’UA a décidé mettre en œuvre une nouvelle architecture informatique, indépendante des Chinois.

 

 

 


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