«L’expérience du Maroc est exceptionnelle»
Les Inspirations ÉCO : Parallèlement à l’investissement contractuel et au vu des différents programmes sociaux que vous avez initiés, vous êtes un opérateur capable de dynamiser une région…
Badis Derradji : Si vous évoquez l’impact socio-économique du projet, sachez que dans notre ADN, s’inscrit aussi le service de l’intérêt des communautés riveraines au projet. Nous essayons de changer leur quotidien par l’amélioration de leurs revenus et aussi en les soutenant dans la formation. C’est toute une dynamique qui s’amorce lorsque nous voulons initier un projet. Pour Noor I, par exemple, nous avons déployé plusieurs projets, comme la formation des jeunes, les actions médicales, la réhabilitation dans les palmeraies, l’amorçage d’activités dans l’élevage…Nous avons donc mis en place des activités génératrices de revenus, au profit des populations de la région.
Faut-il s’attendre au même type d’actions autour du projet Khalladi ?
Les actions ne seront pas forcement similaires mais l’approche sera forcément semblable, dans le sens où chaque région a ses spécificités. Nous commençons généralement par un diagnostic de la situation, nous échangeons avec les populations, les autorités, les associations pour comprendre le contexte. À partir de ce diagnostic, nous proposons des actions sociales et économiques que nous initions dès que nous sommes certains de leur teneur.
Acwa Power arrive au Maroc avec une expertise internationale. Le groupe est-il à même de se positionner en force de proposition pour le gouvernement marocain ?
Dans ce contexte, le constat très louable qui se dresse est celui que notre expérience avec Masen. Chaque fois que Masen souhaite engager un projet, elle commence par des rounds de consultations avec les acteurs, ce qui est très positif et montre qu’ils sont à l’écoute du marché à chaque phase. Cette démarche a été adoptée avant l’initiation du projet Ouarzazate et il y a quelques mois, Masen l’a également fait avant le lancement de Midelt. L’idée est d’échanger avec les développeurs et mettre à profit son expertise et son expérience avant l’initiation de chantiers stratégiques.
Acwa Power joue-t-elle le VRP pour le marché marocain, auprès notamment des opérateurs saoudiens ?
Je dirais qu’Acwa Power joue ce rôle auprès du monde entier (rire). L’expérience du Maroc est exceptionnelle par sa pertinence, par le dimensionnement du projet, par les choix technologiques. Aujourd’hui, en trois ans, le groupe s’est engagé sur un portefeuille de 3 milliards de dollars, preuve irréfutable que nous croyons en l’intérêt de s’engager sur le marché marocain. Nous travaillons avec des opérateurs de plusieurs pays, lesquels seront drainés vers le Maroc en réponse aux appels d’offres et aux sollicitations des autorités marocaines.
Comment anticipez-vous le tournant de la COP22 ?
C’est un rendez-vous très important. C’est un jalon dans la vie de ces négociations. En tant qu’acteur important dans le renouvelable au Maroc, nous serons mobilisés aux côtés des autorités et des différents acteurs pour apporter notre soutien a cette conférence et faire en sorte, à notre niveau, qu’elle soit une réussite.