Maroc

«L’Égypte nous ouvre l’Afrique de l’Est»

Youssef Rouissi, Directeur général adjoint d’Attijariwafa Bank  en charge de la Banque de financement  et d’investissement

Attijariwafa Bank compte énormément sur sa nouvelle filiale égyptienne pour mieux pénétrer les pays d’Afrique anglophone. À terme, l’objectif de la quatrième plus grande banque du continent est de faire la jonction entre l’ensemble de ses marchés en Afrique. Plus de détails avec Youssef Rouissi, son directeur général-adjoint.

Les Inspirations ÉCO : Comment évolue votre stratégie de développement en Afrique ?
Youssef Rouissi  : Le développement du groupe Attijariwafa Bank se poursuit à travers le continent dans le cadre de notre stratégie. Le groupe a pu finaliser durant le premier semestre de cette année l’acquisition de Barclays Egypt qui s’appelle désormais Attijariwafa Bank Egypt. Cela contribue à renforcer les capacités du groupe, à lui ouvrir de nouveaux marchés et à ouvrir à nos clients investisseurs de nouveaux horizons d’investissements sur le marché égyptien.

L’Égypte est un gros marché mais également un carrefour de plusieurs sous-régions… ?
À travers ce marché, c’est à la fois le Moyen-Orient et l’Afrique de l’Est qui sont à portée de main à partir du Caire. C’est donc un nouvel horizon et une nouvelle étape dans le développement du groupe. Après avoir achevé la première phase de développement stratégique dans le Maghreb et en Afrique de l’Ouest et Centrale francophones, nous abordons aujourd’hui cette seconde phase portant sur les marchés anglophones. Nous avons commencé par l’Égypte, qui est un grand marché, extrêmement prometteur et qui recèle un potentiel de développement considérable à la fois dans le domaine des grands projets d’infrastructures, mais aussi auprès des particuliers et des professionnels, sans parler des besoins de bancarisation immenses pour la jeunesse égyptienne. Notre implantation en Égypte augure de nouvelles étapes de développement non seulement dans ce pays mais aussi vers les pays de l’Afrique de l’Est.

Vous visez donc à faire la jonction entre les différentes sous-régions africaines ?
Notre idée est de composer le dispositif bancaire au Maghreb et en Afrique de l’Ouest et centrale francophones, par un dispositif intégré en Afrique de l’Est, de manière à ce que les communautés d’affaires africaines de ces différentes sous-régions puissent se rencontrer davantage. Il y a lieu de souligner que ce sont des zones qui ne commercent pas encore suffisamment entre elles et ne se connaissent pas suffisamment aussi. Cela est illustré par le faible niveau du commerce intra-africain (17% du commerce global de l’Afrique, ndlr). Notre modeste contribution consiste à être le maillon qui peut favoriser ces rencontres et ces échanges. Le Club Afrique continuera dans ses démarches afin d’intégrer le marché égyptien et mieux le faire connaître.

Où en êtes-vous sur l’acquisition de la Cogebanque au Rwanda ?
Au Rwanda, nous sommes toujours en discussions pour l’acquisition de la Cogebanque.

À Attijariwafa Bank, quels bénéfices attendez-vous de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO ?
Cette candidature du Maroc entre dans le sens de l’intégration économique dont nous parlons, pour faciliter les échanges économiques, lever toutes les entraves à l’échange en matière douanière et de facilitation du cadre des investissements. En tant que banque présente dans la plupart de ces pays, nous voyons cette adhésion attendue du Maroc à la CEDEAO comme une opportunité de développer davantage les échanges, de faciliter la découverte de nouveaux territoires pour nos opérateurs et de faire en sorte que toutes les entraves aux échanges puissent être levées.

Quels gains sont attendus en termes d’investissements ?
Le but est que les mouvements des capitaux puissent se faire et que des investissements industriels puissent se concrétiser. Notre souhait est de pouvoir offrir aux investisseurs étrangers une plateforme de plus de 300 millions de consommateurs. Ceci permettra de faire émerger la CEDEAO comme une zone économique d’importance pour la communauté internationale. Cela est de nature à nous permettre à la fois de profiter entre nous de nos marchés et de permettre à nos opérateurs de mieux se développer, mais surtout d’attirer davantage de capitaux internationaux et d’investisseurs étrangers pour un meilleur bénéfice pour l’ensemble de la région.

Les B to B réalisés dans le cadre des rencontres Afrique Développement permettent-ils de concrétiser des projets ?
Absolument ! Des projets d’investissements et de partenariats concrets dans plusieurs secteurs d’activités que nous suivons avec les opérateurs économiques, nous ont permis d’identifier plusieurs opérations d’import-export. Des marchandises autrefois importées en dehors du continent font aujourd’hui partie du commerce intra-africain avec une meilleure compétitivité. Nous suivons très minutieusement les résultats des différentes rencontres et nous accompagnons dans la durée les membres du Club Afrique développement, clients du groupe Attijariwafa Bank pour réaliser toutes les opportunités qui sont identifiées lors des B to B.



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