«L’avion annoncé par l’ONMT sera basé à Agadir à partir d’octobre prochain»

La destination a terminé l’année 2016 avec une augmentation de 3,17% en arrivées et 1,5% en nuitées. Pourquoi ce décalage entre les statistiques et la situation touristique au sein de la destination ?
Quand on a arrêté les statistiques de l’année 2016, il s’est avéré qu’il y avait une augmentation qui n’est pas très importante, mais qui reste quand même positive en termes d’arrivées et de nuitées. Le fait de comparer la saison 2016 à celle de 2015 n’est pas significatif dans la mesure où cette dernière avait déjà enregistrée une baisse par rapport à 2014. Ce constat fait, il est à noter que les flux touristiques enregistrés sur la destination Agadir se répartissent d’une façon très inégale sur les établissements d’hébergement. Dans le détail, il y a des hôtels qui affichent des taux d’occupations qui oscillent entre 80 et 90% alors que d’autres établissements enregistrent 15 à 25% sur toute l’année. La cause de ce décalage est liée essentiellement au volet commercial. En effet, ce sont les groupes hôteliers qui sont adossés à des TO qui disposent de grandes potentialités et qui sont plus ou moins impliqués dans la destination. Aujourd’hui, l’ensemble des hôtels adossés à de grands TO enregistrent les taux d’occupation les plus importants au niveau de la destination.

Depuis des années, le marché national est classé premier en termes d’arrivées. Est-ce que l’offre en hébergement est suffisamment adaptée à ce segment ?
Depuis les années 80, le tourisme connaît de grandes mutations à l’échelle internationale. Agadir aussi a connu un grand changement dans la nature de sa clientèle, scandinave, allemande, française et actuellement marocaine. S’ajoute à cela une évolution du comportement du client. Aujourd’hui, on remarque que les nationaux commencent à représenter un pourcentage important au niveau de la destination. De ce fait, les professionnels se sont adaptés à cette catégorie de clientèle qui se place parmi les meilleures touristes que nous recevons.

Avec l’arrivée des Allemands et des Russes, est-ce que la donne sera changée en termes de conjoncture touristique à Agadir ?
Pour développer des flux touristiques importants au départ d’un marché et les maintenir, il faut attiser l’intérêt de la destination chez les touristes susceptibles de voyager à l’étranger au départ de ces pays. Aujourd’hui, si on a commencé à recevoir des avions pleins au départ de ces deux marchés, ça veut dire que l’intérêt a été créé au niveau de ces pays par l’Office national marocain du tourisme et il faut reproduire la démarche dans les autres marchés qui nous intéressent.

Et pour les pays scandinaves que vous venez de démarcher, est-ce qu’il y aurait des résultats tangibles ?
Le marché scandinave est un marché qui est très organisé. En tant que CRT d’Agadir, on a démontré notre attachement à ce marché. Déjà, en 2015, on s’était approché de ce marché, en compagnie de l’Office national marocain du tourisme pour aborder le programme de l’hiver 2016-2017, mais il n’était pas encore prêt. L’essentiel pour nous est que le CRT d’Agadir et l’ONMT affichent la même volonté pour récupérer ces flux touristiques. Lors de notre visite de décembre 2016, nous avons constaté que les TO scandinaves étaient plus ouverts à l’éventualité de la programmation de notre destination pour l’hiver prochain. Deux délégations de TO de ce marché procéderont à des visites de notre ville en février et mars 2017. Actuellement, il y a beaucoup d’espoir pour que ce marché revienne à Agadir avec des charters durant la saison hivernale 2017-2018.

Le PDR compte mettre à niveau les établissements touristiques. Comment l’opération de rénovation sera exécutée dans le cadre de la SDL ?
Pour le moment, on ne peut pas encore se prononcer sur l’opérationnalisation de ce projet porté par la Région Souss Massa, le CRT, l’AIH et toutes les autres composantes impliquées dans le secteur du tourisme. Les diagnostics ont été réalisés et les besoins ont été arrêtés. Les établissements qui devraient profiter de cette opération sont également identifiés. Lors de l’Assemblée générale ordinaire de la CGEM, le président de la Région Souss Massa avait mentionné la création d’une SDR dans le cadre des concertations qui ont précédé la réalisation du PDR. Aujourd’hui, nous sommes très optimistes puisque ce projet verra le jour. Les détails de concrétisation sont encore à définir car il faut tout d’abord créer la SDR et puis passer aux autres détails.

Où en est l’appel à manifestation d’intérêt effectué pour baser un avion sur Agadir ?
Il y a de très grandes avancées au niveau de ce dossier. L’avion annoncé par l’ONMT sera basé à Agadir à partir d’octobre prochain. Cet avion couvrira 14 rotations par semaine. Un certain nombre de rotations ont déjà été fixées alors que d’autres font encore l’objet de discussions pour pouvoir optimiser leur rendement.

Certaines informations relayées disent qu’au niveau d’Agadir, il y a 17 hôtels en redressement ?
D’après les informations dont je dispose, il y aurait 17 dossiers d’établissements touristiques à Agadir, déposés au greffe du Tribunal de commerce. Pour plus de précision, certains d’entre eux, à savoir 2 à 3 établissements seulement font l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire alors que les autres sont soit en redressement judiciaire ou en phase de conciliation entre les parties prenantes, notamment les patrons de ces établissements, les employés et les fournisseurs pour essayer de trouver des terrains d’entente pour sortir de leurs difficultés.