Instabilité politique en Espagne : Un impact au Maroc ?
Pour «éjecter» Mariano Rajoy de la primature espagnole, les socialistes doivent composer avec Podemos. Un parti qui s’est toujours montré hostile au Maroc.
La motion de censure présentée par le parti socialiste, le PSOE, a déclenché une course frénétique et sans merci vers les concessions et les compromis sur l’arène politique espagnole. Selon la presse ibérique, une grande tension se vit ces derniers jours sous la Coupole du voisin du Nord. La pression devrait atteindre son zénith ces jeudi et vendredi, qui seront probablement les jours de vote de la mesure présentée par la principale formation de l’opposition, le parti socialiste.
Pour éjecter Mariano Rajoy du palais de la Moncloa, le siège de la Primature espagnole, les socialistes doivent composer avec l’enfant terrible de la scène politique espagnole, à savoir Podemos. La formation menée par Pablo Iglesias devrait dicter ses conditions au leader du PSOE, Pedro Sanchez. Mais l’arrivée de Podemos au pouvoir pourrait être une mauvaise nouvelle pour le couple hispano-marocain, qui vit depuis toujours une histoire sans nuages. La formation se positionne à l’opposé du Parti populaire en ce qui concerne les dossiers de coopération bilatérale que les gouvernements marocain et espagnol ont géré avec sagesse durant les deux mandats de Mariano Rajoy.
En somme, les relations bilatérales pourraient accuser un sérieux coup si la formation d’extrême gauche fait partie du prochain gouvernement, dans le cas où la procédure soit couronnée de succès. D’autant plus que le PSOE est dans une situation peu confortable pour gouverner à son aise et contrôler les égarements de cette formation qui veut se démarquer du lot politique ibérique. Toutefois, et selon cette source diplomatique marocaine à Madrid, les intérêts de l’État priment sur «les fanfaronnade politiciennes» , et Podemos «pourrait s’assagir une fois au pouvoir et confronté à la réalité du terrain, loin des shows sous la Coupole». Sur le plan de l’immigration, Podemos s’oppose au refoulement des migrants interceptés à Mélilia ou Sebta, ce qui est en soi une bonne nouvelle pour le Maroc qui devrait assumer la responsabilité de ces migrants. Cependant, cette position augmenterait les flux migratoires vers le royaume et créera des tensions aux frontières avec les présides de Sebat et Mélilia, gouvernés par des barons du PP. Sur un autre registre, Podemos s’est offusqué des annonces du début des prospections dans les côtes de Tarfaya et a mis la pression sur le gouvernement central pour qu’il demande des explications à Rabat, voire la pousser vers l’abandon de ce projet.