Innovation. Une Marocaine décroche le 2e prix de l’Incubateur francophone africain
Parmi 28 candidats en provenance de 15 pays africains, une Marocaine a vu son projet primé comme deuxième plus innovante idée du concours de l’Agence universitaire de la francophonie. L’année dernière, c’est le Maroc qui avait remporté le 1er prix de l’Incubateur francophone maghrébin.
Décidément, les étudiants et jeunes diplômés marocains fourmillent d’idées innovantes ! Pour s’en convaincre, il suffit de leur offrir une plateforme d’expression, ce que l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) a commencé à faire en 2018, avec le lancement du concours de l’Incubateur francophone maghrébin, devenu cette année l’Incubateur francophone africain.
Lors des deux dernières éditions de ce concours, et malgré son extension à l’Afrique, c’est-à-dire à toutes les autres directions et universités membres du réseau de l’AUF en Afrique occidentale et centrale, le Maroc est à nouveau primé. En effet, l’année dernière, c’est Sara Maghzaz qui a décroché le premier prix grâce à son projet «Kit Biotech», un gilet télécommandé pour la physiothérapie respiratoire du nourrisson.
Depuis, l’outil, qui accompagne notamment les physiothérapeutes dans le traitement des nourrissons atteints de bronchiolite, est en phase d’industrialisation.
ChickenDog est promis à un bel avenir
Cette année, le 2e prix de la toute première édition de l’Incubateur francophone africain a été attribué à Halima Echib, qui a présenté le projet ChickenDog, nouvelle alternative pour bien nourrir les chiens de manière éco-responsable. Celle-ci s’est vue remettre une enveloppe de 3.000 euros (environ 33.000 DH). Elle a été devancée par le Sénégalais Sidy Diakhaté, qui a décroché le 1er prix du concours avec 5.000 euros, grâce à son projet basé sur l’utilisation de drones avec des capteurs intégrés pour identifier les zones d’attaque des nématodes du sol et proposer des approches biologiques pour le traitement de ces parties attaquées. Trois autres projets ont été distingués, à savoir KivuGreen, du Congolais (RDC) Ayale Chris, classé 3e avec 2.000 euros, SafetyGate, de la Béninoise Sangninon Bidossessi (4e – 1.000 euros) et Angel Doc de la Tunisienne Charrad Tesnim (5e – 500 euros). À titre d’exemple, Safety Gate est une mosaïque de solutions digitales développées pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Signalons que ces cinq projets innovants ont été sélectionnés et primés, les 21 et 22 décembre derniers, lors d’un pitch final organisé par l’AUF Maghreb et ses partenaires, l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal, le Moroccan Center for Innovation and Social Entreprenership (MCISE) et l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC). L’événement 100% en ligne a réuni 28 étudiants ou jeunes diplômés de 15 pays africains, porteurs d’autant de projets, et bénéficiaires du programme. Ces derniers ont, tour à tour, présenté leur projet de startup innovante à caractère social devant un jury composé d’experts triés sur le volet.
Des lauréats bien formés par l’AUF
Auparavant, ces porteurs de projets sélectionnés ont bénéficié de deux mois d’incubation pendant lesquels ils ont suivi, via une plateforme en ligne, plus de 20 ateliers de formation sur des thèmes diversifiés et utiles comme l’élaboration de business model, l’étude de marché, la communication, le développement de stratégie commerciale, l’élaboration et la validation d’un plan d’action et le prototypage d’un projet de startup.
À signaler que parmi ces 28 candidats, six Marocains étaient en lice. En plus de la lauréate Halima Echib, il s’agit de Lamia Semmar, d’Ezzahra Arja, d’El Mehdi Daba, de Mohamed Elbarrak et d’Anouar Irhoufrane. Rappelons que le concours de l’Incubateur francophone maghrébin a été lancé en 2018. Cette année, lors de sa troisième édition, il s’est ouvert au continent africain, avec un programme d’accompagnement qui s’adresse désormais aux jeunes entrepreneurs, étudiants ou nouveaux diplômés d’un établissement d’enseignement supérieur membre de l’AUF en Afrique.
Et pour cette toute première édition sous sa nouvelle dénomination, 15 pays ont été représentés : l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, Madagascar, le Mali, le Maroc, le Niger, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad, le Togo et la Tunisie. Les 28 projets retenus ont été sélectionnés parmi 967 candidatures, chacun d’entre eux comportant une dimension d’innovation répondant à des enjeux sociaux, sociétaux ou environnementaux sur le continent africain.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco