Maroc

Industries exportatrices : l’automobile performe, en attendant les surtaxes de Trump

Le secteur de l’automobile, premier exportateur du Royaume, continue ses performances et poursuit sa voie vers la montée en gamme sur le plan technologique. Toutefois, les risques liés aux surtaxes américaines inquiètent les professionnels qui l’ont exprimé lors de la 8e édition de l’Automotive meetings Tangier (AMT).

C’est un salon qui permet de faire le point sur l’évolution de l’industrie automobile au Maroc. Et il faut dire qu’encore une fois, les acteurs de ce secteur, désormais stratégique et incontournable de l’économie nationale, ne se plaignent pas vraiment.

Du moins, au regard des chiffres réalisés en 2024 : un chiffre d’affaires à l’export record de 157 MMDH, sans parler d’une croissance de 148% en moins de dix ans, en plus de positionner le Royaume comme un acteur qui compte dans le secteur de l’automobile mondiale.

L’ensemble de ces prouesses ont été saluées aussi bien par les autorités publiques que par les acteurs du secteur automobile, qui, on le rappelle, est désormais le premier secteur exportateur de l’économie marocaine. Mais, cette année, le contexte international est une source d’inquiétudes, avec le déclenchement de la guerre commerciale par le président américain Donald Trump, qui a décidé de faire fi des accords bilatéraux qui liaient son pays à ses partenaires comme le Maroc.

Même si le Royaume ne récolte qu’une surtaxe de 10%, pour les acteurs nationaux de l’automobile, c’est bel et bien une inquiétude, sachant que les produits automobiles marocains figurent parmi les principaux biens exportés vers le marché américain.

Surtaxes américaines
D’ailleurs, le président de l’AMICA, Rachid Machou, n’a pas manqué de le souligner. «Cette édition se tient dans un contexte mondial en pleine mutation, marqué par des transformations profondes qui redéfinissent les contours de l’industrie automobile, tant au niveau national qu’international».

Les exportateurs marocains de composants automobiles suivent donc pour le moment les évolutions futures à attendre dans ce contexte de guerre commerciale, en attendant de possibles négociations entre le Maroc et les Etats-Unis, afin de permettre aux exportations nationales d’être moins impactées par les nouvelles surtaxes douanières américaines.

D’ici là, c’est la montée en gamme sur le plan technologique qui continue de motiver les industriels marocains. Sur ce point, en plus de relever le défi de l’électrique, l’heure est à la prise en charge des bouleversements apportés par l’intelligence artificielle dans les technologies de l’automobile. En tout cas, les débats ont porté sur la transition énergétique, les véhicules connectés, l’évolution des compétences humaines ou encore l’intégration locale renforcée.

A ce propos, il faut noter que l’introduction de la taxe carbone en Europe, principal marché d’exportation des véhicules fabriqués au Maroc, oblige l’ensemble de l’écosystème de l’industrie automobile à continuer d’accélérer le pas pour ne perdre aucun point de compétitivité, une fois que les surtaxes européennes seront entrées elles aussi en vigueur.

Objectif : un million de véhicules
D’ailleurs, dès le premier jour de cet évènement annuel, deux conventions de partenariat ont été signées. La première réunit les ministères de l’Industrie et de l’Inclusion économique; l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) et l’Association marocaine pour l’industrie et la construction automobile (AMICA).

Son objectif est de renforcer le secteur en compétences et de contribuer à l’accompagnement de sa montée en puissance à travers la formation. La deuxième convention, elle, lie le ministère de l’Industrie et du Commerce et l’AMICA, et porte sur le développement de l’intégration locale de l’industrie automobile.

L’objectif étant de développer davantage la valeur ajoutée locale des exportations des voitures et des composants pour une meilleure compétitivité du secteur. De quoi conforter le département de l’Industrie, dans l’objectif d’augmenter la production nationale de véhicules.

«Le secteur de l’automobile réalise de belles performances et concrétise des avancées remarquables. La capacité de production s’approchera cette année du cap symbolique du million de véhicules par an, portée par les deux géants mondiaux que sont Renault et Stellantis, et soutenue par un écosystème robuste de plus de 260 équipementiers répartis à travers le Royaume», se félicite Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce.

Rachid Machou
Président de l’AMICA

«Cette édition se tient dans un contexte mondial en pleine mutation, marqué par des transformations profondes qui redéfinissent les contours de l’industrie automobile, tant au niveau national qu’international».

Mohamed Bachiri
Directeur général de Renault groupe Maroc

«Renault groupe Maroc représente les deux tiers des exportations de véhicules du Royaume et ses véhicules «Made in Morocco» ont constitué plus de 18% des ventes mondiales du groupe en 2024, affirmant que le groupe poursuit aujourd’hui le développement de son écosystème industriel, en ligne avec les engagements pris à l’horizon 2030, à savoir l’atteinte de 3 millions d’euros de sourcing local par an et un taux d’intégration locale (hors mécanique) de 80%».

Ahmed Bennis
Directeur général de Tanger Med Zones (TMZ)

«L’écosystème industriel de Tanger Med a réalisé un volume d’affaires de 174 MMDH en 2024, soit une progression de 12,3% par rapport à 2023, avec une prédominance du secteur automobile, qui réalise plus de 117 MMDH (+10,38%). Cette performance s’appuie sur une infrastructure de qualité, notamment avec les Zones d’accélération industrielles, un écosystème industriel structuré, et la proximité du complexe portuaire de Tanger Med».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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