Immobilier : le moyen standing a la cote à Tanger
Le constat est celui des responsables d’agences immobilières. À Tanger, c’est le moyen standing qui attire tant les acquéreurs que les locataires. Les promoteurs multiplient les offres dans cette ville en plein boom, mais qui compte de nombreux biens immobiliers inoccupés.
L’impact de la crise du covid-19 est encore là, mais la reprise commence, cependant, à se faire sentir. À Tanger, les agences immobilières tentent de sortir la tête de l’eau après «l’arrêt forcé» provoqué par la survenance de la pandémie dans le Royaume. Et un tour chez ces professionnels de l’immobilier, en aval du secteur, nous édifie sur une tendance du marché local : le moyen standing est, actuellement, le plus sollicité par les acquéreurs de biens immobiliers. C’est du moins ce que déclare Brahim Lachaibi, expert immobilier et responsable de l’agence immobilière Access Immo Tanger, l’une des agences les plus en vue dans la ville du Détroit. «Le marché immobilier du moyen standing semble, pour sa part, bien décidé à profiter des avantages du premier semestre 2021. Vu la forte demande sur ce type de biens, les promoteurs sont passés à la vitesse supérieure, en proposant des packs attractifs», intégrant des financements bancaires, la gratuité des frais de notariat, voire des facilités de paiement. Ici, on profite à fond de l’incitation fiscale portant sur l’exonération ou la réduction de 50% des droits d’enregistrement relatifs à l’immobilier ainsi que de la baisse des taux d’intérêts bancaires.
Qualité supérieure
À Tanger, ville qui compte de plus en plus, il faut l’avouer, nombre de biens immobiliers sont inoccupés, tant sur la corniche qu’en centre-ville. «Les promoteurs jouent, également, sur les finitions de bon standing pour attirer les clients», poursuit Brahim Lachaibi. Une autre tendance est observée par les responsables des agences de voyage : les acquéreurs sont, désormais, prêts à faire un certain effort pour passer à un standing supérieur. «Même dans la location, les gens cherchent des biens de meilleure qualité et sont prêts à débourser des montants qui avoisinent ce que l’on observe dans d’autres villes comme Casablanca», indique un professionnel du secteur basé à Tanger.
Mesures audacieuses
Pour autant, «le secteur vit une conjoncture défavorable», estime le responsable de l’Agence Immo Access Tanger. Des mesures audacieuses sont ainsi réclamées par les professionnels des agences immobilières. Il faut «redonner confiance aux acquéreurs et revoir certaines réglementations et dispositions qui ont des effets défavorables, notamment au niveau de la Conservation foncière et de la Direction générale des impôts (DGI)», conseille Brahim Lachaibi. Autre attente, «l’amélioration du référentiel des prix, qui a apporté, certes, de nombreuses solutions en matière de régulation du marché, mais qui présente, toutefois, quelques lacunes», poursuit-il. En France, donne-t-il en exemple, le référentiel n’est pas fixé par l’administration fiscale, mais il s’agit d’un recueil mixte établi par les notaires, les promoteurs et les agents immobiliers. «Ces derniers constituent une véritable force de proposition», selon le professionnel de l’immobilier, qui appelle à benchmarker sur les meilleures pratiques dans ce sens.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO