Immobilier de bureaux. Deloitte décortique le marché casablancais
Avec un encours de production consolidé à 200.000 m², l’édition 2019 du «Casablanca Crane Survey» du cabinet international Deloitte, démontre la maturité du marché des bureaux neufs de Casablanca. Elle est caractérisée par une hausse significative du nombre de chantiers. Détails.
Pour la 5e année consécutive, Deloitte a réalisé, en collaboration avec la société Alhambra Property, l’édition 2019 de l’étude «Casablanca Office Crane Survey». L’étude en question recense l’ensemble des opérations neuves et les restructurations de bureaux lancées «en blanc», de plus de 750 m², sur le territoire du Grand Casablanca ainsi que celles qui ont été livrées entre le 1er avril 2018 et le 31 mars 2019. Casablanca Office Crane Survey constitue un tournant pour le marché de bureaux de Casablanca. Elle démontre une forte croissance du nombre de chantiers, des livraisons et de la demande placée qui actent la consolidation d’un marché arrivé à maturité avec un encours de production de 200.000 m².
État des lieux
L’étude de Deloitte révèle que la construction de bureaux à Casablanca a connu une progression quasi aussi élevée que la période précédente : 32 nouveaux chantiers ont été lancés pour une surface de 82.000m², répartis dans la métropole de Casablanca. «Cette année, l’activité a été marquée par une forte croissance du nombre de grues, le plus élevé de toutes les éditions depuis 2015 : 52 chantiers ont été recensés, contre 43 en 2018 offrant une très grande variété d’offres futures pour les utilisateurs, s’échelonnant de 750 m² à 13.000 m²», détaille l’étude. Selon l’étude, le marché des bureaux, divisé en quatre grands secteurs : le quartier central des affaires (QCA-Boulevard Abdelmoumen, Ghandi…), la zone hors QCA (Casablanca Marina, Casa-Anfa…), l’entrée de Ville Sud (Sidi Maârouf, Casanearshore…) et l’entrée de Ville Est (Aïn Sebaâ).
Dans le détail, le secteur Casa QCA a connu une renaissance avec un niveau record, depuis 2014, du volume des opérations en chantier, soit 54.000 m². C’est un cru historique incluant le chantier le plus important de l’année. L’entrée de ville Sud enregistre également un record des surfaces précommercialisées : 33.000 m² et a maintenu ainsi un niveau de production élevé, malgré un léger repli de 10% avec plus de la moitié des surfaces en chantier. À l’inverse, la ville de Casablanca hors QCA a accusé une baisse de 35% par rapport à l’année dernière, avec 14 chantiers en cours totalisant plus de 38.000 m² au 31 mars 2019.
De même pour le secteur Entrée de ville Est, qui souffre d’un déficit de nouveaux chantiers dédiés aux bureaux. Par ailleurs, le volume des livraisons de ces deux secteurs a connu une forte croissance : la ville de Casablanca, hors le QCA, a livré 47.000 m² grâce à l’achèvement du programme des quatre tours Marina Marjane et notamment à la tour CFC. Les livraisons de l’entrée Est de Casablanca ont atteint leur plus haut niveau avec une hausse de 93% : plus de 12.000 m² ont été livrés, contre 800 m² au cours de l’édition précédente d’après Deloitte. «Après plusieurs années d’activité limitée dans le QCA, les opérateurs ont fortement relancé l’activité dans le cœur historique de la ville, y doublant l’encours de production par rapport à notre précédente édition et passant nettement au-dessus de la moyenne historique de l’étude. Par ailleurs, le rythme des livraisons a retrouvé son niveau d’avant»
Mehdi Serghini
Associé Deloitte Afrique francophone
L’arrivée à maturité du marché immobilier de Casablanca, par sa profondeur, va permettre aux utilisateurs de s’installer dans des locaux répondant aux standards internationaux, et aux investisseurs de diversifier leurs risques en prenant avantage du régime des OPCI qui devrait progressivement fluidifier l’accès au marché immobilier tertiaire du Maroc.
Romain Berthon
Avocat au Barreau de Paris et associé au cabinet LPA-CGR à Casablanca
L’espoir de tout l’écosystème reste que les OPCI donnent un coup d’accélérateur au secteur de l’immobilier marocain. Ils permettront sans aucun doute de structurer le marché.