Maroc

Guelmim-Oued Noun : la population nomade “exclue” de l’école

La population nomade de la région demeure très touchée par l’analphabétisme, avec un taux de 72,3 % parmi les individus âgés de 10 ans et plus. Ce taux est plus accentué parmi les femmes (82,4 %) que chez les hommes  (61,7 %).

La population nomade se sédentarise progressivement. Ses caractéristiques démographiques et socio-économiques se rapprochent de plus en plus du reste de la population, sauf en matière d’éducation. En effet, les efforts dans ce domaine doivent s’intensifier en vue de leur assurer l’accès à l’éducation. C’est le cas dans la région de Guelmim Oued-Noun où cette population demeure très touchée par l’analphabétisme, avec un taux de 72,3 % parmi les individus âgés de 10 ans et plus. Ce taux est plus accentué parmi les femmes (82,4 %) que les hommes (61,7 %). L’écart enregistré est considérable par rapport à la moyenne nationale où le pourcentage d’analphabétisme n’est que de 32,9 %. De même, concernant le taux de scolarité des enfants nomades âgés entre 7 et 12 ans, il s’établit à 46,7 % seulement.

7,1 individus par ménage
Connue pour ses vastes pâturages et ses oasis qui en font un point focal d’attraction pour les nomades du pays, notamment lors des années pluvieuses, Guelmim Oued-Noun compte quelque 5.308 nomades, répartis sur 751 ménages. Selon une étude récente réalisée par la direction régionale du Haut Commissariat au Plan (HCP) à Guelmim, cette population est répartie de manière inégale sur les provinces de la région, avec 65,9 % à Assa-Zag (457 ménages), 24,5 % à Guelmim (202 ménages), 7,9 % à Tan-Tan (75 ménages) et 1,6 % à Sidi Ifni (17 ménages). Il ressort aussi de cette étude intitulée «Caractéristiques démographiques, économiques et sociales des populations nomades dans la Région de Guelmim Oued-Noun», réalisée sur la base des résultats du recensement général de la population de 2014, que les femmes représentent près de la moitié de la population concernée (50,2 %).

La taille moyenne des ménages est de près de 7,1 individus par ménage, ce qui constitue un nombre élevé par rapport à la taille moyenne enregistrée au plan national, qui est de 4,6 individus. Par conséquent, 66 % des nomades vivent au sein de ménages composés de 6 individus ou plus, alors que le taux de ménages composés d’un seul membre est quasi-nul, ce qui montre que «le nomadisme dans la région est un phénomène de familles et non pas d’individus». S’agissant de la répartition par âge, quelque 58,9 % des nomades de Guelmim Oued-Noun sont âgés entre 15 et 59 ans, ce qui témoigne d’une prédominance de la population en âge d’activité économique, tandis que les moins de 14 ans comptent pour 33,9 %, et que les plus de 60 ans ne représentent que 7,1 %. La population active reste dominée par les hommes, avec 76,2 %, soit trois fois le nombre des femmes actives (23,8 %). De même pour le taux d’activité économique, qui est de 53,2 % pour la population nomade de la région, avec une prédominance des hommes (82,3 %) par rapport aux femmes (24,9 %). Les taux d’activité économique les plus élevés sont enregistrés dans les provinces de Tan-Tan (72,7%) et Guelmim (62,5%).

Faible taux de propriété foncière
Concernant le taux de propriété de terres agricoles chez les ménages nomades de la région, l’étude du HCP montre qu’il reste assez bas, à 20,4%. Cependant, ce taux diffère largement selon les provinces, oscillant entre 11,8 % à Assa-Zag, et 76,5 % à Sidi Ifni. Le taux des ménages nomades possédant un logement reste également bas, à seulement 26,2 %. Ce constat peut s’expliquer par les caractéristiques sociologiques des nomades, eu égard à leur identité non-sédentaire et leur mobilité géographique continue tout au long de l’année, en quête de points d’eau et de pâturages pour leur bétail. À ce propos, la possession de têtes de bétail reste d’une importance vitale pour ces populations, étant donné que l’élevage représente leur activité principale, voire unique dans certains cas, et dont la taille s’agrandit en fonction du nombre d’individus constituant le ménage. À noter que le cheptel se compose essentiellement de caprins (81,1 % ) et d’ovins (58,1 % ), alors que seulement 27,1 % et 1,5 % des ménages nomades possèdent, respectivement, des camélidés et des bovins.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO


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