Maroc

Généralisation de la couverture médicale : la DMP à l’école anglo-saxonne

Souveraineté sanitaire, couverture médicale généralisée et soutenabilité financière. Voici des impératifs que le Maroc va devoir construire et le défi est immense. Dans quelle mesure la réalisation d’une souveraineté sanitaire va faciliter la mise en œuvre de la généralisation de la couverture médicale ?  

Pénurie de masques, faible offre hospitalière, recherche pharmaceutique insuffisante. Autant de grandes questions soulevées par la pandémie sur la dépendance sanitaire du Maroc, tout en permettant une prise de conscience de l’importance stratégique du secteur pharmaceutique.

D’un autre côté, les révolutions en matière de médecine génomique et personnalisée, d’intelligence artificielle ou encore de biotechnologies sont appelées à transformer l’organisation des systèmes de santé.

Il s’avère donc fondamental que le Maroc, qui dispose déjà d’une industrie exportatrice, se prépare à ces mutations et accompagne le développement de ses entreprises dans ces nouveaux domaines: entre 2021 et 2022, le gouvernement a augmenté le budget alloué à la santé de 19%, s’élevant à plus de 23,5 MMDH, en phase avec les recommandations de la CSMD de passer de 50% de couverture du marché par la production nationale à 80%.

C’est dans ce contexte que l’écosystème de la Santé étudie les pistes à explorer pour renforcer la souveraineté du Royaume.

Pour Bouchra Meddah, directrice du Médicament et de la pharmacie (DMP) au ministère de la Santé et de la protection sociale, «la souveraineté sanitaire et médicamenteuse implique à la fois la capacité de produire, de fournir localement les soins, les médicaments, les examens de diagnostic dans le respect des standards internationaux, donc la maîtrise des coûts pour répondre aux besoins actuels et futurs induits par la généralisation de la couverture universelle.

Mais aussi, la protection contre la concurrence étrangère, la limitation des brevets et l’encouragement de la préférence nationale».

Pour ce faire, le ministère de la Santé s’est mobilisé, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour l’élaboration d’une nouvelle politique pharmaceutique nationale (2022-2026), laquelle est adaptée au contexte actuel et est à même de répondre aux défis futurs.

Réalisée dans une approche participative avec les représentants des professionnels de la santé publics et privés et la société civile, le livrable de la nouvelle politique pharmaceutique nationale est «en cours de finalisation et sera bientôt présenté par le ministre de la Santé», annonce Meddah.

Soulignons que les travaux des différents ateliers et les propositions des acteurs et organisations professionnelles du secteur ont fait émerger un consensus autour de certaines actions et prérequis, notamment la création de l’Agence nationale de régulation du secteur des médicaments et des produits de santé, pour accompagner l’ambition et les besoins du secteur, aussi bien au niveau réglementaire que du contrôle qualité, et au niveau de la souveraineté médicamenteuse.

Dans le même élan, le ministère de la Santé prépare la transformation de la direction du Médicament et de la pharmacie en Agence, en phase avec le projet de refonte du système de la Santé.

«Nous sommes dans un ensemble de chantiers de digitalisation, de recrutement de ressources humaines et également d’échange avec d’autres agences du médicament.

Nous sommes en train de discuter de la possibilité d’avoir une collaboration et une convention de partenariat avec l’Agence américaine des médicaments, et également avec l’Agence britannique des médicaments», explique la directrice des Médicaments et de la pharmacie.


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