Maroc

Finances publiques : réduction significative du déficit à fin mai

L’analyse des finances publiques du Maroc à fin mai 2024 montre une amélioration notable du déficit budgétaire, soutenue par une augmentation des recettes et une gestion plus rigoureuse des dépenses. Les efforts de réduction des charges de la dette et des dépenses de compensation ont également contribué à cette performance. 

La situation budgétaire nationale situation offre une perspective optimiste pour la stabilité économique dans les mois à venir. En témoignent les chiffres des finances publiques, arrêtés à fin mai 2024, qui révèlent une situation en nette amélioration par rapport à l’année précédente.

Amélioration du déficit
D’après les plus récentes données de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR), le déficit budgétaire du Trésor s’est significativement contracté, atteignant 11,18 milliards de dirhams (MMDH) à la fin du mois de mai dernier, contre 20,40 MMDH à la même période en 2023.

Cette réduction du déficit est attribuable à plusieurs facteurs, notamment une augmentation des recettes et une gestion plus efficace des dépenses. Les Comptes spéciaux du Trésor (CST) et les Services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA) ont joué un rôle crucial dans cette amélioration. Le solde positif de 12,4 MMDH dégagé par ces entités a largement contribué à la réduction du déficit.

Les recettes des CST ont atteint 71,1 MMDH, tandis que leurs dépenses se sont élevées à 59,4 MMDH, générant un solde de 11,7 MMDH. Par ailleurs, les recettes des SEGMA ont légèrement diminué de 5,4%, atteignant 1,04 MMDH, tandis que leurs dépenses ont augmenté de 4%, totalisant 392 millions de dirhams.

Augmentation des recettes ordinaires
Les recettes ordinaires brutes ont connu une hausse significative de 13,6%, passant de 126,1 MMDH à 143,2 MMDH. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs. Les impôts directs ont augmenté de 12,7%, les droits de douane de 13,5%, et les impôts indirects de 12,8%.

En parallèle, les droits d’enregistrement et de timbre ont progressé de 4,9%, tandis que les recettes non fiscales ont bondi de 26,2%. Les recettes douanières ont également enregistré une performance notable. Les recettes nettes des droits de douane se sont élevées à 6,58 MMDH, marquant une progression de 13,5%.

De plus, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à l’importation a rapporté 23,07 MMDH, en hausse de 7,2%. Cependant, la TVA sur les produits énergétiques a diminué de 8,2%, tandis que celle sur les autres produits a augmenté de 11,2%. Les recettes nettes de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques ont atteint 7,19 MMDH, enregistrant une augmentation de 13,8%.

Réduction des dépenses et gestion de la dette
Les dépenses émises au titre du budget général ont été de 188 MMDH à fin mai 2024, en baisse de 10,5% par rapport à leur niveau à fin mai 2023. Cette réduction est principalement due à la diminution de 4,2% des dépenses de fonctionnement et de 33% des charges de la dette budgétisée. La baisse des charges de la dette s’explique par une réduction de 48,2% des remboursements du principal, qui sont passés de 40,9 MMDH à 21,2 MMDH.

En revanche, les intérêts de la dette ont augmenté de 14,6%, atteignant 14,9 MMDH. Les engagements de dépenses, y compris celles non soumises au visa préalable d’engagement, se sont élevés à 328,5 MMDH, représentant un taux global d’engagement de 43% contre 45% à fin mai 2023. Le taux d’émission sur engagements a également diminué, passant de 79% à 75% sur la même période.

Réduction des dépenses de compensation
Par ailleurs, les dépenses de compensation ont significativement diminué, passant de 9 MMDH à 4,6 MMDH, soit une baisse de 49,5%. Ces dépenses représentent un taux de réalisation de 27% du total des prévisions de la Loi de finances 2024.

En parallèle, les dépenses de fonctionnement émises ont été de 113,5 MMDH, dont 65,7 MMDH pour les traitements et salaires, enregistrant une hausse de 3,5%. Les dépenses de matériel ont légèrement augmenté de 0,4%, tandis que les charges communes ont enregistré une baisse significative de 41,8%, principalement en raison de la réduction des émissions de compensation.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO



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