Financement : Bamako a abrité le 2e dialogue structuré du Fonds vert climat avec l’Afrique
Les représentants des pays africains présents au dialogue ont déployé tous les arguments possibles pour profiter de cette rencontre qui intervient dans un contexte très favorable marqué par des avancées en termes de mobilisation et de dynamique des financements de projets.
Nezha El Ouafi, la Secrétaire d’État chargée du développement durable a pris part, la semaine dernière à Bamako, aux travaux du segment de haut niveau du 2e dialogue structuré que le Fonds vert pour le climat (FVC) organise avec l’Afrique. Ce dialogue qui s’est poursuivi jusqu’au vendredi 6 avril a été ponctué de plusieurs réunions notamment la tenue d’un segment ministériel, de sessions plénières et de groupes de travail thématiques qui ont réuni les autorités nationales désignées, les points focaux auprès du FVC, les départements ministériels en charge de l’environnement et des finances, les points focaux nationaux de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ainsi que les entités accréditées.
Exposer le bilan des efforts fournis
C’était d’une part l’occasion pour les pays africains de faire un premier bilan des efforts qu’ils ont fournis en matière de mise en œuvre de projets d’adaptation et d’atténuation au changement climatique et de débattre des modalités pour renforcer davantage leurs engagements respectifs. D’autre part, ces différents cadres du dialogue ont permis d’étudier les voies et moyens d’appuyer les autorités nationales désignées et les entités accréditées pour accélérer la mise en œuvre du portefeuille de projets à travers la mobilisation, le renforcement des capacités et l’accompagnement des porteurs de projets prioritaires, le soutien des pays à la mise en place du cadre stratégique avec le FVC à travers le développement des programmes pays qui reflètent les priorités nationales. Bref, les représentants des pays africains présents au dialogue ont déployé tous les arguments jugés convaincants pour profiter de cette rencontre qui intervient dans un contexte très favorable marqué par des avancées en termes de mobilisation et de dynamique, accompagné par l’approbation des financements des projets, y compris l’élaboration et la mise en œuvre des Plans nationaux d’adaptation.
Déblocage d’une enveloppe d’un milliard de dollars
En effet, les membres du Fonds vert pour le climat (FVC) réunis en Corée du Sud au début du mois de mars dernier, ont débloqué une enveloppe d’un milliard de dollars pour soutenir des projets d’adaptation au changement climatique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Au total, 23 nouveaux projets sont ainsi soutenus, principalement dans les pays en développement. Ce qui porte le total à 76 projets et un peu plus de 3,7 milliards de dollars engagés depuis 2015, date à laquelle le fonds est devenu opérationnel. D’ici 2020, le FVC doit accompagner le financement de projets à hauteur de 10,2 milliards de dollars. «Cette semaine a été très positive, a expliqué à cette occasion Paul Oquist, nouveau co-président du FVC. Nous avons approuvé plus d’un milliard de dollars de projets, ce qui représente un montant record lors d’une seule réunion du Conseil d’administration. Ce grand volume de projets pour l’atténuation et l’adaptation montre que le FCV est prêt à changer de vitesse pour aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs climatiques». Rappelons que le Fonds vert pour le climat est une entité opérationnelle du mécanisme financier de la CCNUCC, créée en 2010 à Cancun au Mexique, devenue opérationnelle en 2014. Son objectif est de réaliser le transfert de fonds des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables afin de mettre en œuvre des projets visant à promouvoir un développement à faibles émissions carbone et résilient au changement climatique. Un doute plane cependant toujours sur l’atteinte des objectifs pour 2020. Les États-Unis s’étaient en effet engagés à financer le tiers du fonds, soit 3 milliards de dollars mais cet engagement a été remis en cause par Donald Trump en juin dernier.