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Financement automobile : comment se réinventer pour répondre aux nouveaux besoins

Le secteur du financement automobile au Maroc affiche des perspectives prometteuses. En croissance soutenue, il s’adapte aux nouveaux besoins avec des formules innovantes comme le crédit ballon ou la location longue durée. La digitalisation améliore l’expérience client tandis que les défis à relever restent la gestion des risques et le renforcement des partenariats.

Le secteur du financement automobile au Maroc est en pleine transformation, avec des perspectives prometteuses pour les années à venir. Lors de la table ronde, les intervenants ont discuté des tendances actuelles et des défis à venir, offrant un aperçu des évolutions potentielles de ce marché crucial.

Driss Fedoul, président du directoire de Wafasalaf, a fourni des chiffres éloquents sur l’état actuel du marché : «La nouvelle production sur 2023 a frôlé les 15 milliards de dirhams, soit une croissance de 10 % par rapport à 2022».

Cette croissance témoigne de l’importance croissante du crédit dans l’acquisition de véhicules, malgré une augmentation des prix des véhicules. Fedoul a également souligné que le financement automobile représente environ 55 % de l’activité globale de crédit à la consommation au Maroc, démontrant l’interdépendance entre les secteurs de la distribution automobile et du financement.

Évolution des modèles de financement
Les modèles de financement sont en constante évolution pour mieux répondre aux besoins des clients. Cédric Veau a insisté sur l’importance de la flexibilité des offres : «Le financement n’est pas une finalité, c’est un moyen». Il a évoqué les avantages des formules innovantes comme le crédit ballon et la location longue durée (LOA), qui permettent aux clients de bénéficier de services annexes et de faciliter la revente de leurs véhicules.

Allal Benjelloun a ajouté que la promotion du crédit, en affichant une mensualité, pourrait devenir un argument de vente majeur, à l’instar des pratiques en Europe et aux États-Unis. Cette évolution des habitudes de consommation pourrait renforcer l’attrait du crédit automobile au Maroc.

Benjelloun a également souligné que bien que le crédit ne soit pas encore le principal moteur des ventes de voitures, environ 75 à 80% des véhicules sont désormais achetés à crédit, que ce soit sous forme de prêt classique ou de location longue durée assimilable à un crédit déguisé.

Il souligne notamment l’utilité du «crédit ballon» pour la nouvelle génération d’acheteurs, qui permet d’accéder à une voiture neuve sans avoir à débourser un apport initial trop important, à condition d’être prêt à conserver le véhicule sur le long terme, généralement 5 à 7 ans.

Technologie et digitalisation
La technologie joue également un rôle clé dans l’amélioration de l’expérience client. Dans ce cadre les intervenants ont souligné que la digitalisation permet une plus grande transparence et une meilleure accessibilité des offres de financement. La mise en place de process digitaux simplifie les démarches administratives et offre une réponse rapide aux demandes de financement, améliorant ainsi la satisfaction et la fidélité des clients.

Des défis à surmonter
Malgré ces perspectives prometteuses, le secteur du financement automobile au Maroc doit encore surmonter plusieurs défis. Fedoul a évoqué la nécessité de renforcer l’appétence au risque tout en maintenant une rentabilité acceptable : «Vendre du risque nécessite des capacités fortes de discrimination et de recouvrement». Trouver le bon équilibre entre le risque et le rendement est crucial pour assurer la pérennité et la croissance du secteur.

De son côté, Veau a insisté sur l’importance de nouer des relations de confiance et de collaboration à long terme avec les partenaires financiers. Une approche collaborative s’avère en effet indispensable pour pouvoir partager et traiter les données de manière optimale, mais aussi co-construire des outils innovants répondant aux besoins des clients.

«C’est précisément cette démarche partenariale qui a permis à Bamotors de développer de nouveaux outils numériques visant à digitaliser et fluidifier de nombreux processus», a-t-il souligné.

Ces innovations profitent grandement aux clients finaux en leur offrant une expérience simplifiée, rapide et centralisée pour la gestion de leurs dossiers administratifs. La numérisation permet ainsi de gagner en efficacité tout en améliorant la qualité du service rendu.

Allal Benjelloun
DG de CAC

«Avec le crédit, l’avantage, c’est qu’on garde le contact avec notre client pendant très longtemps, en moyenne quatre ans, un peu plus de quatre ans maintenant. Et si ça s’est bien passé, il va revenir chez vous. Et le crédit renvoie aussi à l’achat d’une deuxième voiture — à condition qu’il ait été bien servi, évidemment».

Adil Bennani
Président de l’AIVAM

«Le financement existe depuis que l’argent existe, depuis la nuit des temps, on se prête de l’argent. Mais les captives dans le domaine de l’automobile existent déjà depuis le début du siècle dernier. Par exemple, en France, Citroën, André Citroën avait créé la première captive directe en 1922, qui s’appelait la Sovac (Société d’organisation de ventes automobiles à crédit). Et deux ans plus tard, Renault lui a emboîté le pas, avec la DIAC (Diffusion industrielle de l’automobile par le crédit). Et puis quelques années après, il y a eu celle de Peugeot qui s’appelait la DIM».

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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