Maroc

Filière de la poterie : vers une station de traitement d’argile à Fès

Les responsables de la région de Fès mettent les bouchées doubles pour concrétiser le projet dédié à la réalisation d’une station de traitement d’argile. Une première au Maroc. Ce projet devrait permettre aux artisans de la filière de la poterie de générer un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard de dirhams.

La Région Fès-Meknès entend se doter de ce qui sera la première station de traitement d’argile au Maroc. À raison d’une enveloppe prévisionnelle de 15 MDH, ce projet devrait permettre aux artisans de la filière de la poterie à Fès de générer un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard de dirhams. Jusqu’à présent, et en l’absence d’une station de traitement d’argile, la plupart des artisans de Fès importent la pâte d’argile traitée d’Espagne, quoique l’argile disponible localement est de qualité bien supérieure à celui provenant d’Espagne. «La matière première disponible à Fès n’est pas traitée et ne peut être exploitée dans la fabrication des produits destinés à l’export», déplore un potier à Fès, soulignant que l’autonomie en argile a toujours constitué une contrainte pour les potiers et zelligeurs de la ville. En effet, depuis 2010, les artisans de Fès souffrent de la rareté d’une matière première de qualité, la carrière exploitée jusque-là et qui relevait du ministère des Habous et des affaires islamiques ayant été fermée. C’est donc pour pallier définitivement cette problématique que la Chambre de l’artisanat de la Région Fès-Meknès a pensé à la mise en place d’une station de traitement d’argile.

Un gisement de 85 M de tonnes
Alors que les besoins de la région en argile ne dépassent pas 60 tonnes par an, la ville de Fès se positionne en tête des régions disposant d’un gisement important de cette matière première, avec des réserves qui dépassent les 85 millions de tonnes. De plus, la ville se distingue par l’abondance d’argile grise (sèche), le seul pouvant être cuit pour servir à la fabrication du zellij traditionnel coloré à petits carreaux. Il faut rappeler qu’en 2005, avant le lancement des projets visant le développement de la filière, le chiffre d’affaires de la ville de Fès ne dépassait pas 0,43 MMDH. Actuellement, ce chiffre dépasse 1,2 MMDH, soit une progression de 176%. Quant au nombre d’artisans de cette filière, il a connu une augmentation de 156,6%, passant de 2.447 artisans en 2005 à 6.500 actuellement. Le nombre d’unités artisanales est passé de 78 en 1995 à 197 en 2005, puis 246 actuellement. Les PME sont au nombre de 43, dont 12 sont exportatrices. Grâce à cette croissance en nombre des PME, les exportations sont passées de 8 MDH en 2005 à 14,6 MDH en 2018, puis ont réalisé une croissance exponentielle pour atteindre 40,6 MDH fin novembre 2019, chiffre jamais réalisé dans la région. Il faut rappeler que le département de l’Artisanat a mis en place une politique de labellisation des produits de la poterie, laquelle a permis aux artisans de la région d’améliorer la qualité de leurs produits et de les certifier par les labels «Madmoun», «Poterie Fès» et «Zellige de Fès». 

Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco


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