Fès : Une forte demande en coopératives d’habitat
Les professionnels de l’immobilier ont constaté une forte demande tournée vers les coopératives d’habitat, et ce au regard du faible coût d’acquisition des terrains et de l’exonération d’impôts qu’elles permettent. Les promoteurs immobiliers de la ville plaident pour l’application d’une base d’imposition «plus équitable».
Malgré la baisse des prix de l’immobilier enregistrée ces derniers mois à Fès, la demande en logement reste en deçà des attentes des promoteurs et constructeurs de la ville. En plus des effets de la crise internationale, du faible rendement du secteur agricole et du resserrement des crédits, plusieurs professionnels de l’immobilier expliquent cet écart entre l’offre et la demande par le manque de vision et de démarche participative lors des études d’aménagement, ce qui sonne lieu à l’élargissement du périmètre urbain sans prendre en considération l’offre déjà existante. «Actuellement, il y a de nouveaux lotissements à l’extrémité de la ville qui ne sont desservis par aucun moyen de transport et qui ne disposent pas d’infrastructures de base», précise Lahrichi Mohamed, promoteur, constructeur immobilier et dirigeant de plusieurs coopératives d’habitats. Sur un autre registre, les professionnels de l’immobilier de Fès plaident pour l’application d’une base d’imposition «plus équitable». En effet, selon eux, «la base d’imposition établie par la DGI n’est pas raisonnable dans plusieurs quartiers et reste supérieure aux prix pratiqués par les promoteurs immobiliers, ce qui réduit davantage leur marge de profit». «Par exemple, dans certains quartiers comme celui de Zouagha, on trouve que la base d’imposition appliquée est supérieur à 5.000 DH, alors que le prix réellement pratiqué ne dépasse pas les 4.500 DH, ce qui oblige les promoteurs à payer plus d’impôt et réduit de facto leur marge de profit», déplore Lahrichi.
Une forte demande en coopératives d’habitats
Dernièrement, les professionnels de l’immobilier ont constaté une forte demande en coopératives d’habitat, et ce au regard du faible coût d’acquisition des terrains, outre l’exonération d’impôts qu’elles permettent. Jusqu’à présent, les coopératives d’habitat ne disposent pas d’une réglementation dédiée, elles sont régies au même titre que toutes les coopératives, tous secteurs confondus, par la loi 24-83. Sur ce point, les professionnels plaident pour faciliter la procédure pour la création de coopératives d’habitat, sachant que la marche à suivre, dans l’état actuel des choses, est connue pour être assez lourde en raison de la multiplicité des documents à produire et des intervenants.
Les banques participatives et l’espoir de reprise du secteur
En l’absence d’un financement compatible avec les aspirations des prétendants au logement, les demandes en logement ne sont pas toutes satisfaites. «Aujourd’hui, l’espoir de reprise est là, et il ne réside pas que dans l’effet d’annonce des nouvelles banques participatives ou islamiques, mais dans un financement compatible avec les convictions d’une grande partie de la population», souligne-t-on auprès des promoteurs immobiliers de Fès. Pour le marché immobilier de la région, tous les ingrédients semblent donc réunis pour une reprise très attendue. Mais il n’y a pas que l’immobilier d’habitation: le financement de la promotion immobilière sera lui-même concerné.
Ventilation des prix pour 2017
Selon les dernières statistiques, le mois de janvier dernier a enregistré une baisse du prix moyen du mètre carré côté appartements. Cette baisse de 3,25% en comparaison avec le mois précédent, et de 1,93% par rapport à janvier 2016. Toutefois, cette baisse ne concerne pas l’ensemble des quartiers de la ville. C’est ainsi que dans des quartiers comme Bensouda et Saâda, les prix ont grimpé de 25% durant les 12 derniers mois, tandis que, dans le centre-ville et dans le quartier de Narjiss, ils ont affiché une baisse de plus de 7% durant la même période. S’agissant de 2016, les statistiques livrées par l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) indiquent que les prix des biens immobiliers ont connu une hausse de 6,1%. Les transactions ont, elles, affiché une légère baisse de 0,9%, et ce, entre les troisième et quatrième trimestres de 2016. D’après l’Indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), «cette hausse des prix concerne particulièrement les maisons (+7,7%), les terrains urbains (+4,7%), les villas (+4,1%) et les locaux commerciaux (+2,1%). Les plus fortes augmentations ont été enregistrées dans la catégorie des bureaux avec +15,2%, tandis que les appartements ont connu une augmentation de 8,7% durant la même période. Sur un autre registre, concernant les transactions immobilières, les ventes de maisons à Fès ont chuté de plus de moitié (-53,3%), suivies par les transactions relatives aux villas (-8,3%), aux bureaux (-7,9%) et aux appartements (-5,8%). Les ventes de terrains urbains et de locaux commerciaux ont, quant à elles, augmenté de, respectivement, 10,4% et 3,6%. Enfin, les transactions immobilières ont grimpé de 13,4% durant l’année 2016.