Fès : Nouvel élan pour le tannage artisanal
Il ne reste que trois mois avant la finalisation de la nouvelle tannerie complémentaire traditionnelle. Une première du genre au Maroc. Cette dernière va permettre aux tanneurs-artisans de la ville de Fès d’accomplir la partie la plus polluante du processus de tannage dans de meilleures conditions sanitaires, plus «modernes».
Les travaux de construction de la première tannerie complémentaire traditionnelle au Maroc vont bon train. En effet, l’avancement des travaux a atteint 80%, et il ne reste que quelques mois avant que les tanneurs profitent de ce nouvel édifice qui leur permettra d’effectuer la partie la plus polluante du processus de tannage dans de de meilleures conditions sanitaires, plus «modernes». La première tranche de cette expérience, première du genre au Maroc, a nécessité un investissement de 42 MDH. Une deuxième tranche portera sur la réalisation d’une station de prétraitement des eaux usées. Située à Aïn Nokbi, à proximité du marché des peaux brutes, la tannerie s’étend sur une superficie de 1,08 ha. Elle contribuera à la préservation du métier de tannage végétal dans son état originel, au cœur de l’ancienne médina, ainsi qu’au développement du tourisme, compte tenu de l’amélioration de l’aspect esthétique de l’activité des tanneries traditionnelles. Elle devrait également donner un nouvel élan à la filière et permettre de réduire la pollution de l’ancienne médina de Fès. «Cette nouvelle tannerie sera spécialisée dans l’exécution des travaux de rivière qui génèrent normalement une importante de pollution à la fois liquide et solide, tout en conservant le tannage naturel, végétal et biologique dans les tanneries traditionnelles de l’ancienne médina de Fès», nous explique un responsable à la Direction régionale de l’artisanat de Fès.
Co-financement
La première tranche du projet a nécessité un investissement de 42 MDH, soit 35 MDH fournis par le ministère de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire et 7 MDH par le Conseil de la région de Fès-Meknès. L’acquisition du terrain a été assurée par le Conseil communal de Fès. Le maître d’ouvrage de ce projet est la wilaya de la région Fès-Meknès.
La première tranche de ce projet est dédiée à la construction de la tannerie dont le lancement des travaux a eu lieu le 19 novembre 2015. La deuxième tranche sera consacrée à la mise en place d’une station de prétraitement des eaux polluées de cette nouvelle tannerie et va nécessiter une enveloppe de 14 MDH. Il est à noter que ces dix dernières années, le ministère de tutelle a accordé une grande importance à la filière du cuir à Fès. Cette dernière bénéficie depuis 2008 d’un soutien financier de près de 141,07 MDH, dont 75,5MDH ont été consacrés à la restauration et à la réhabilitation des tanneries traditionnelles de la médina. Près de 42 MDH ont été dédiés à la construction de la tannerie complémentaire à Aïn Nokbi, 14,07MDH à la construction du marché des peaux brutes à Aïn Nokbi toujours, et 9,5MDH ont été dernièrement affectés à la création du Centre d’appui technique de tannage traditionnel de Chouara. Il faut rappeler que le Conseil communal de Fès a décidé, le 21 avril 2015, l’interdiction de l’utilisation de produits chimiques au sein des tanneries traditionnelles de la médina, à savoir Sidi Moussa, Aïn Azliten et Chouara, qui ont dernièrement bénéficié d’une opération de réhabilitation et de restauration dans le cadre du projet royal relatif à la restauration et à la réhabilitation des monuments historiques de l’ancienne médina de Fès via un montant de 75,5 MDH.