Fès-Meknès. Une forte mobilisation pour l’agriculture durable
En matière d’irrigation, le Maroc a réussi en 2018 à équiper plus de 413.000 hectares en goutte à goutte, soit 75% de l’objectif global du programme 2008-2020. Pour la région de Fès-Meknès, les réalisations ont atteint 46.531 hectares de terres équipées avec cette technique, dépassant ses objectifs tracés avec 124%.
Avec la participation des institutions, chercheurs, organisations professionnelles, agriculteurs et société civile, la Chambre d’agriculture de la région de Fès-Meknès a organisé la semaine dernière à Fès la deuxième édition de son Forum régional d’agriculture durable sous le thème : «L’agriculture durable : un modèle de production qui sauvegarde notre écosystème». Lors de cette rencontre, la chambre a réuni l’ensemble de ses partenaires et a mobilisé tous les acteurs pour faire le bilan des réalisations de l’année 2018 afin d’explorer et de tracer les perspectives d’une agriculture durable au Maroc en général et dans la région Fès-Meknès en particulier. La Chambre d’agriculture a présenté lors de cette rencontre les réalisations et les objectifs tracés par le ministère dans le domaine de l’agriculture durable. Dans ce cadre, la Direction régionale de l’agriculture de la région de Fès-Meknès a présenté les principales avancées dans ce domaine.
«En matière d’économie d’eau, le Maroc a entamé un grand chantier d’irrigation qui vise la conversion de près de 550.000 hectares irrigués avec la technique du goutte à goutte, la part de la Région de Fès-Meknès dans ce programme qui sera finalisé à l’horizon 2020 est de 37.500 hectares», explique Kamal Hidane, directeur régional de l’agriculture.
De 2008 à septembre 2018, ce programme a permis d’équiper plus de 413.000 hectares en goutte à goutte, soit 75% de l’objectif global. Pour la Région de Fès-Meknès, les réalisations ont atteint 46.531 hectares de terres équipées avec cette technique, en dépassant les objectifs tracés avec 124%. Ce projet a permis à la région d’économiser 90 millions de m3 d’eaux destinés à l’irrigation. Ce projet vise également à élargir la superficie irriguée pour atteindre 160.000 hectares à l’échelle nationale et d’économiser 1,5 milliard de m3. La déclinaison de ce projet sur la région va permettre à l’horizon 2020 d’aménager 46.000 hectares et la valorisation de 239 millions de m3 d’eau. Pour ce qui est des réalisations entre 2008 et 2018, ce projet a permis l’aménagement de quelques 70.000 hectares à l’échelle nationale et 13.600 hectares dans la Région de Fès-Meknès.
Pour Mohamed Abbou, président de la Chambre d’agriculture de Fès-Meknès, «certes la région a réalisé plusieurs avancées dans le domaine de l’agriculture durable, nos ambitions aujourd’hui sont de collecter un maximum de réflexions et de recommandations concrètes, réalisables à court terme, surtout en la présence de nombreux partenaires marocains et internationaux comme l’Espagne et la France, qui aborderont les facettes de l’agriculture durable».
En effet, les participants se sont penchés sur l’agronomie et la production durables, la filiale biologique au Maroc, en Andalousie et en France, l’agro-écologie et son impact sur le monde rural, l’agriculture de conservation, les circuits courts entre producteurs d’agriculture durable et consommateurs, l’impact des changements climatiques sur les hydrosystèmes méditerranéens, les nouveaux projets au service de l’agro-écologie au Maroc et les différents types d’appuis réservés à l’agriculture durable, leur mutualisation et leur optimisation.
La FIMABIO sensibilise sur l’agriculture biologique
Une journée de sensibilisation sur le bio a été organisée la semaine dernière à l’Agropole de Meknès au profit d’une centaine d’agriculteurs dans la région. Initiée par la Fédération interprofessionnelle marocaine de la filière biologique (FIMABIO), cette rencontre entre dans le cadre d’une campagne de formation et de sensibilisation sur le bio dans tout le royaume au cours des mois d’octobre et de novembre. Lors de cette rencontre organisée en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, les différents participants ont assisté à des communications et débats autour de l’état des lieux, des enjeux, des atouts et des contraintes de la production biologique au Maroc. «Aujourd’hui, nous avons un plan de 4.000 ha qui sera transformé en agriculture biologique dans la région de Fès-Meknès, notamment dans les cultures de l’olivier, l’amandier et le pommier», précise Kamal Hidane. Dans ce cadre, les responsables ont mis l’accent sur la loi 39-12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques, des incitations à la certification et à l’export de produits biologiques, les principes de la certification biologique et mécanismes de conversion à l’agriculture biologique et sur les missions, l’organisation et le fonctionnement de l’interprofession.