Fès-Meknès : un prêt de 30 millions de dollars auprès de l’IFC
La Région Fès-Meknès vient de signer un contrat de financement avec la Société financière internationale, bras armé de la Banque mondiale pour le secteur privé. Vingt millions de dollars seront notamment dédiés au financement du programme de routes rurales du PRDTS.
La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, a signé jeudi un accord de financement avec la Région Fès-Meknès pour l’accompagner à développer ses infrastructures routières et à freiner la propagation de la pandémie de coronavirus. Le financement, qui consiste en un prêt de 30 millions de dollars, vise à améliorer le réseau routier rural de la région afin de soutenir le développement économique régional en luttant contre les disparités territoriales et en permettant aux habitants des localités enclavées d’accéder plus facilement aux emplois et aux services sociaux. Le financement sera également mobilisé par les communes de la région pour s’approvisionner en équipements et matériel de stérilisation afin de lutter contre la Covid-19. «Cet accord de financement confirme le vif intérêt des collectivités locales pour la diversification de leurs sources de financement», précise Mohand Laenser, président du conseil de la Région Fès-Meknès. Notons que ce prêt est le second financement commercial sans garantie souveraine accordé par l’IFC à une collectivité territoriale marocaine après celui octroyé à la Région Casablanca-Settat en début d’année. «Le partenariat signé aujourd’hui s’inscrit aussi dans le cadre plus large du programme du Groupe de la Banque mondiale pour soutenir le développement local et accompagner le processus de régionalisation avancée au Maroc», ajoute Laenser. À ce titre, il faut préciser que le soutien de l’IFC comprend des projets d’assistance technique et d’appui au développement de partenariats public-privé (PPP).
Pour Béatrice Maser, directrice régionale de l’IFC Moyen-Orient et Afrique du Nord, «l’investissement de l’IFC s’accompagne d’un programme d’assistance technique pour aider la Région Fès-Meknès afin de développer et moderniser ses infrastructures routières rurales selon les meilleurs standards en matière environnementale et sociale, s’assurer que ces infrastructures soient entretenues de manière adéquate et permettre leur utilisation sur le long terme». Ce programme d’assistance technique intervient dans le cadre de l’initiative pour les villes de la région MENA, mis en œuvre par l’IFC en partenariat avec le Gouvernement du Japon, le Secrétariat d’État à l’économie de Suisse, le ministère fédéral des Finances de l’Autriche et le ministère du Commerce extérieur et de la coopération au développement des Pays-Bas. «Conscients que le développement d’un solide réseau routier rural est essentiel pour le désenclavement et le soutien de la reprise économique, nous sommes aujourd’hui heureux d’aider la Région Fès-Meknès à accéder à des mécanismes de financement innovants pour favoriser le développement des territoires ruraux et lutter contre la crise de la Covid-19», précise Xavier Reille, directeur de l’IFC pour le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Rappelons que l’IFC est présente au Maroc depuis 1963. Elle a été, depuis, à l’origine de plusieurs innovations qui ont bénéficié au secteur privé, facilitant par exemple le tout premier PPP du pays dans le cadre du projet d’irrigation de Guerdane (Région Souss-Massa).
Vers une nouvelle ligne de garantie ?
D’après une étude réalisée par le Fonds d’équipement communal (FEC) sur la situation financière de la région, cette dernière peut ouvrir une ligne de garantie pour bénéficier des crédits qui peuvent atteindre 2,4 MMDH, à condition que la région assure une contribution de 1 MMDH. Les responsables de la FEC précisent que le budget de la région lui permet de bénéficier d’un autre crédit pour financer jusqu’à 40% du Programme de réduction des disparités territoriales et sociales (PRDTS) dans le monde rural des années 2019, 2020 et 2021 qui est de l’ordre de 1,3 MMDH. En effet, les projets du programme se répartissent comme suit : les routes et les pistes rurales avec 843 MDH, l’électrification du monde rural (150 MDH), le raccordement à l’eau potable (225 MDH) et le secteur de la santé (1,27 MDH), outre le secteur de l’enseignement (45 MDH). D’après des sources du conseil de la région, cette dernière s’apprête également à contracter un prêt de 800 MDH auprès du FEC.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco