Fès-Meknès : l’écosystème académique mobilisé pour la refonte de l’administration territoriale

Un véritable pôle d’excellence administrative et académique se met en place à Fès-Meknès. L’ENSA, le Conseil de la région et les universités locales unissent leurs expertises pour renforcer la formation des cadres territoriaux. Une alliance stratégique conçue pour moderniser l’administration et accompagner le développement local.
La région Fès-Meknès veut affirmer son rôle comme pilier de la formation administrative d’excellence grâce à la signature de protocoles d’accord entre l’École nationale supérieure d’administration (ENSA), le Conseil de la région et plusieurs établissements d’enseignement supérieur de la région. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la caravane régionale de l’ENSA, marque le lancement de partenariats orientés vers le renforcement des compétences, la recherche appliquée et la mise en commun d’expertises au service du développement local.
Un dispositif institutionnel au service de la régionalisation avancée
La cérémonie de signature, qui s’est déroulée mardi à Fès, a réuni l’écosystème universitaire autour d’un objectif commun : celui de consolider la coopération entre les institutions académiques et les structures administratives territoriales. Abdelghani Sabbar, wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès par intérim, y voit la concrétisation d’une collaboration essentielle.
L’École nationale supérieure d’administration, institution fondée en 1948, étend ainsi son rayonnement territorial en nouant des partenariats stratégiques avec les acteurs locaux. Cette démarche, selon lui, vise à dynamiser les approches pédagogiques et à accompagner le progrès scientifique au niveau régional, tout en préservant l’excellence académique qui caractérise cette institution séculaire.
Les accords signés impliquent plusieurs établissements d’enseignement supérieur de premier plan, notamment l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, l’Université Euro-Méditerranéenne de Fès, l’Université Moulay Ismail de Meknès, l’Université Al Akhawayn d’Ifrane et l’École nationale d’agriculture de Meknès. Cette convergence institutionnelle illustre la richesse du tissu universitaire régional et de sa capacité à contribuer au développement des compétences administratives.
Nada Biaz, directrice générale de l’ENSA, a précisé que le choix de la région Fès-Meknès comme étape de cette caravane régionale n’est pas anodin, il reflète la dynamique multidimensionnelle que connaît la région et le rôle central qu’elle joue dans la promotion du développement durable. Elle a précisé que les partenariats s’articulent autour d’une approche tripartite intégrant la coopération avec les institutions nationales, l’ancrage territorial et l’ouverture internationale.
Des objectifs stratégiques pour l’administration territoriale
Ces protocoles d’accord visent à renforcer l’efficacité de l’administration régionale dans plusieurs domaines clés, notamment la gestion administrative et financière, la réalisation des programmes et projets, ainsi que la planification et la prospective du développement régional.
L’objectif est de former des cadres qualifiés capables d’accompagner la mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée, initié sous les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
L’investissement dans le capital humain constitue l’axe central de cette initiative, permettant aux élites régionales de jouer un rôle déterminant dans la gestion des affaires de la région. À travers les protocoles d’accord signé, les partenaires s’engagent à développer des programmes de formation innovants, adaptés aux spécificités territoriales et aux défis contemporains de l’administration publique.
Vers une nouvelle gouvernance territoriale
L’engagement du Conseil de la région dans cette initiative traduit sa conscience du rôle primordial de la formation dans l’amélioration de la performance institutionnelle.
Le président du Conseil régional Fès-Meknès, Abdelouahed El Ansari, a évoqué l’impératif d’accélérer l’élaboration d’une «convention-cadre de partenariat» qui viendra détailler les modalités de mise en œuvre et sera soumise à l’approbation du Conseil de la Région.
Le défi consiste, selon lui, à passer d’un cadre juridique formel à des projets concrets ayant un impact mesurable sur la qualité des services publics et l’efficience de l’administration régionale.
«Cette alliance est perçue non seulement comme un catalyseur pour le développement de Fès-Meknès, mais aussi comme un modèle de collaboration innovant entre le pouvoir central, les collectivités territoriales et le monde académique, essentiel pour relever les défis de la gestion publique moderne», a-t-il souligné.
Cette approche collaborative s’inscrit dans une logique de développement durable centré sur la valorisation du capital humain. Elle permet de capitaliser sur l’expertise académique et formative de l’ENSA, accumulée au cours de décennies d’expérience dans la qualification des cadres supérieurs de l’administration. Les partenariats scientifiques ainsi établis constituent un levier pour optimiser la gestion des affaires régionales et locales, tout en ancrant les principes de bonne gouvernance au niveau territorial.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO