Maroc

Fès-Meknès : la course au foncier industriel s’intensifie

Anticipant une demande soutenue, la région Fès-Meknès déploie une stratégie offensive sur son offre foncière. À travers la création de parcs industriels modernes et la consolidation de son hub logistique, elle se positionne pour accueillir de nouveaux investissements et renforcer durablement son tissu économique et industriel.

La région Fès-Meknès fait face à une augmentation notable de la demande en foncier industriel, un indicateur de la confiance des opérateurs économiques nationaux et internationaux. Pour accompagner cette dynamique et structurer son développement, la région déploie une stratégie intégrée axée sur l’élargissement de son offre de parcs industriels, la planification à long terme de ses réserves foncières et le renforcement de ses infrastructures logistiques.

Un attrait industriel confirmé par l’arrivée d’opérateurs internationaux
La vitalité économique de la région Fès-Meknès se matérialise par une demande croissante pour des parcelles industrielles équipées.

Selon Mohamed Sabri, directeur général du Centre régional d’investissement (CRI) de Fès-Meknès, cette tendance témoigne de la confiance des investisseurs dans le potentiel de la région. Cet attrait est illustré par l’implantation d’opérateurs de premier plan dans le secteur automobile, tels que Yazaki, Yura, Aptiv et Lear Corporation.

En parallèle, des multinationales déjà présentes, comme Alstom et Maroc Modis, procèdent à l’extension de leurs activités. Un projet d’envergure vient confirmer cette dynamique avec l’implantation programmée du groupe mondial Sunrise, qui prévoit un investissement de 2,3 milliards de dirhams et la création de 8.500 emplois, dont 3.600 directs à Fès.

Selon les responsables de la région, un autre géant de l’industrie textile va également être annoncé au cours des prochaines jours. Ces projets structurants exercent une pression positive sur l’offre foncière et appellent à une réponse structurée de la part des pouvoirs publics.

Développement d’une offre foncière structurée pour répondre à la demande
Pour faire face à cette demande soutenue, la région a engagé le développement de plusieurs plateformes industrielles. Le Parc industriel d’Aïn Cheggag, dans la province de Sefrou, s’étend sur plus de 80 hectares et cible les secteurs du cuir, de l’agroalimentaire, de la mécanique et du textile.

À proximité de Fès, la zone industrielle d’Aïn Bida est en cours de finalisation pour offrir un parc de nouvelle génération, connecté aux axes logistiques et doté d’équipements de soutien à l’innovation, particulièrement destiné aux huileries modernes. S’y ajoute la Zone d’accélération industrielle (ZAI) de Ain Chegag, couvrant 379 hectares, dont une première tranche de 60 hectares est en cours d’aménagement.

En complément, l’extension de la zone Agropolis a été actée par la signature d’un avenant à la convention, prévoyant 270 hectares supplémentaires, dont 100 hectares seront décrétés en ZAI pour accueillir notamment les câbleurs automobiles et les industries généralistes.

Une planification stratégique pour un développement équilibré et durable
Au-delà des aménagements en cours, la région a élaboré un schéma de développement industriel fondé sur les vocations spécifiques de chaque territoire et les besoins exprimés par les investisseurs.

Selon le DG du CRI, ce schéma prévoit la création de six zones prioritaires d’une superficie totale de 132 hectares, réparties sur les territoires de Moulay Yacoub, Taza, Taounate, El Hajeb, Boulemane et Azrou, afin d’assurer un maillage équilibré. Conscient que la disponibilité du foncier est un défi majeur, le CRI s’est engagé dans un processus de mobilisation proactive de réserves foncières publiques et semi-publiques. Un travail de recensement et de qualification des terrains est mené pour constituer une assiette stratégique à court, moyen et long termes.

Pour optimiser cette gestion, le CRI développe une plateforme de Système d’information géographique (SIG) dédiée à l’investissement. Cet outil permettra de géolocaliser le patrimoine foncier, de l’aligner sur les opportunités sectorielles et de faciliter la programmation des terrains en conformité avec les documents d’urbanisme.

Le renforcement des infrastructures logistiques, levier de compétitivité
La position géographique de Fès-Meknès, carrefour entre les pôles de Rabat-Casablanca et l’Oriental, constitue un atout stratégique que la région s’emploie à valoriser. Le renforcement des infrastructures de transport est au cœur de cette ambition.

L’opérationnalisation récente du Port sec de Fès, géré par l’ONCF sur le site de Bensouda, marque une étape décisive. D’une superficie de 5,5 hectares et connecté aux réseaux ferré et autoroutier, il fonctionne comme un hub pour la réception, la manutention et la distribution des conteneurs, offrant aux opérateurs une réduction des coûts logistiques et une gestion intégrée des opérations douanières.

En parallèle, la plateforme logistique «Ras El Ma» est en cours de réalisation. S’étendant sur 100 hectares, dont une première tranche de 32 hectares est en chantier, elle abritera un complexe logistique, des entrepôts modernes, des locaux pour PME-PMI et un centre de formation. Ces projets structurants visent à consolider la vocation de la région comme hub logistique national et à renforcer sa connectivité avec les marchés nationaux et internationaux.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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