Fès : la médina prise d’une vitalité économique sans pareille à la veille de Ramadan
Dans la cité millénaire de Fès, le mois sacré de Ramadan revêt un caractère tout particulier, bien au-delà du recueillement. Une véritable frénésie économique s’empare alors de l’ancienne médina, transformant ses ruelles en une fourmilière animée par une marée humaine en quête des délices incontournables du ftour.
À Fès, l’avènement du mois sacré de Ramadan n’est pas seulement une période de spiritualité et de partage. C’est aussi et surtout un véritable moment d’effervescence économique qui s’empare de l’ancienne médina. Une frénésie commerciale unique qui fait battre le cœur de la capitale spirituelle du Royaume. À l’approche de Ramadan, c’est une véritable fourmilière affairée qui s’éveille dans les mythiques quartiers de Fès el-Bali.
Les places emblématiques, comme Fès Jdid, Bab Semmarine, Rcif, ou encore le marché central, se transforment en véritables ruches. Une marée humaine déferle, à la recherche des incontournables délices du ftour : chebakiya, briouates, sellou aux amandes ou encore les célèbres soupes de Ramadan comme la fameuse harira.
Un impact économique majeur
Les étals des commerçants ne désemplissent pas de la journée, obligeant les vendeurs à sans cesse renouveler leurs étalages. «C’est une véritable dynamique économique. On accueille des gens qui viennent des quatre coins du Royaume pour s’approvisionner en pâtisseries et produits typiques de Fès», se réjouit Nasser Benzakour, commerçant installé dans le quartier Bin Lemdoune. Ce regain d’activité qui caractérise la période de Ramadan représente une véritable manne financière pour les milliers de commerçants de la médina.
«Cette période est cruciale pour nous. Nous faisons environ 60% de notre chiffre d’affaires annuel en à peine un mois», confie encore Nasser Benzakour.
Les retombées économiques de Ramadan ne se limitent pas à la restauration. La frénésie acheteuse gagne tous les secteurs de l’ancienne médina, des boutiques de vêtements traditionnels comme les célèbres caftans aux échoppes des herboristes en passant par les étals des souvenirs.
Un engouement qui ne se dément pas
Année après année, les Fassis restent fidèles à leurs traditions séculaires en cette période particulière. L’affluence ne faiblit pas malgré les années. Les nouvelles générations perpétuent les coutumes en venant s’approvisionner. De nombreuses familles en profitent d’ailleurs pour expédier ces délices à leurs proches établis à l’étranger. Une manière de transmettre un peu de cette authenticité ramadanesque typiquement fassie.
Si la dimension spirituelle et pieuse reste omniprésente, nul ne peut nier l’incroyable énergie économique qui submerge la médina lors du mois béni. Fès revit au rythme de ses souks animés, où les parfums se mêlent aux cris des vendeurs pour donner sa saveur unique au Ramadan dans la cité idrisside.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO