Maroc

Fès : la fin des gardiens de voitures ?

Suite aux nombreuses plaintes des habitants, les autorités de la ville de Fès se sont lancées dans une guerre sans merci contre les gardiens de parkings. Actuellement, plusieurs poursuites judiciaires sont en cours, dont certaines ont déjà été jugées en première instance, alors que d’autres sont en voie d’être jugées, en instruction ou en cours d’enquête. 

Les autorités locales de la ville de Fès balisent-elles le terrain pour une réglementation des espaces de stationnement permettant ainsi le lancement effectif de la SDL «Fès-parking» ? Rien n’est officiel, mais tout porte à croire que la ville avance à grands pas vers «l’éradication» des gardiens de voitures informels. Suite aux nombreuses plaintes des habitants, les forces de l’ordre agissent pour assainir la situation. Actuellement, les habitants constatent que les gilets jaunes ont «presque» disparu de la ville de Fès, à l’exception de certains gardiens qui sévissent toujours «en civil».

Pour y arriver, il a fallu des interpellations par les services sécuritaires et des condamnations par la justice pour que le phénomène soit circonscrit. En effet, les autorités ont dernièrement ouvert un procès d’une dizaine de faux gardiens de parkings pour «escroquerie», «faux et usage de faux» et «menace».

Après des enquêtes menées par les services de la DGST, trois réseaux criminels ont été interpellés. Le premier procès a débouché sur la condamnation de deux individus à une année de prison ferme, assortis d’amendes de 5.000 DH, et un dédommagement de 10.000 DH à verser à la commune de Fès. Alors qu’une troisième personne a écopé de 4 mois avec sursis et d’une amende de 2.000 DH.

Notons qu’une autre affaire pour exploitation illicite des places de stationnement est en cours depuis plus de 4 ans. La mairie s’est constituée partie civile. Il faut rappeler que plusieurs affaires similaires sont en cours, dont certaines ont déjà été jugées en première instance, alors que d’autres sont en voie d’être jugées, en instruction ou en cours d’enquête. Dans la plupart des cas, les gardiens sont auditionnés en leur qualité de témoins, puisque les enquêtes ciblent surtout les patrons qui encaissent la recette.

Ce genre de poursuite va sans aucun doute permettre le lancement effectif de la SDL des parkings, surtout après les nombreuses confrontations enregistrées entre les gardiens informels et les personnels de la SDL. Une formule qui devrait rapporter à la commune, selon les prévisions de la SDL, une recette de 18 millions de dirhams par an d’ici trois ans, au lieu des 6 millions actuels.

De plus, la SDL chargée de ce service devra investir, dans un premier temps, une enveloppe de 74 MDH dans la construction d’un parking de deux étages en sous-sol au niveau de la place de Florence, au centre-ville, avec une capacité de 500 voitures. La société sera chargée de toutes les études techniques et des documents administratifs nécessaires pour la réalisation de ce projet dans un délai qui ne dépassera pas 10 mois après la date de signature du contrat, outre une période de deux mois pour le lancement effectif des travaux. Cela dit, il faut noter qu’en prenant compte des expériences des autres villes à l’échelle nationale et internationale, la commune de Fès a décidé de ne pas opter pour les sabots comme «mesure de sanction» pour les automobilistes.

En effet, la SDL utilisera une technologie de pointe et compte mettre en place un système de RFID (radio fréquence identification) et d’NFC (communication en champ proche). Ces deux systèmes vont permettre aux automobilistes de charger à l’avance leurs cartes magnétiques de stationnement qui seront consommées de manière instantanée (par secondes) à hauteur de 2 DH/heure. I

ll faut rappeler que le sujet de l’exploitation illégale des espaces de stationnement avait fait l’objet de débats à la Chambre des représentants après que des citoyens ont organisé un mouvement de boycott des gardiens de voitures sur les réseaux sociaux. Ils leur ont reproché de fixer les tarifs de leur prestation à leur convenance, selon la zone de stationnement, et même d’exiger parfois le paiement à l’avance. Le ministère de l’Intérieur avait dévoilé que l’exploitation du service de stationnement des véhicules entre dans le cadre de l’occupation temporaire du domaine public régie par un ensemble de textes législatifs et réglementaires.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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