Fès : dans la médina, le commerce reprend des couleurs
Au mépris de la crise économique que traverse la planète à cause de la Covid-19, la médina de Fès affiche une dynamique commerciale inédite. Plusieurs commerçants et artisans ont relevé que la demande s’est relativement améliorée pendant ce ramadan, par rapport aux mois précédents.
Après plusieurs mois d’arrêt en raison de la pandémie, l’activité commerciale dans la médina de Fès reprend grâce au ramadan. Les commerçants s’activent dans tous les sens afin de s’assurer des quantités suffisantes de marchandises et de produits pour répondre aux besoins spécifiques à cette période. Lors d’une visite aux souks de l’ancienne médina, nous avons constaté une offre abondante et diversifiée de produits artisanaux et de consommation de base avec une stabilité des prix. Plusieurs vendeurs ont relevé que la demande s’est relativement améliorée pendant ce mois sacré, par rapport aux mois précédents.
«Le ramadan a donné une lueur d’espoir pour augmenter les bénéfices qui ont beaucoup diminué depuis la propagation de la pandémie», explique un commerçant.
Les vendeurs de produits marocains, que ce soient de petits délices (msemmen, chebbakya, briouates et feuilles de pastilla) ou des tenues traditionnelles (caftan, jellaba, babouche…), ou encore des ustensiles indispensables pour ce mois béni, voient, pendant cette période, leur chiffre d’affaires grimper. Nadia Filali, propriétaire d’une boutique de caftans dans l’ancienne médina, nous confirme que l’activité enregistre une réelle dynamique; son commerce attire de nombreuses femmes passionnées par cet habit marocain authentique. Les commerçants de l’ancienne médina ont saisi l’occasion du mois de ramadan pour appeler le consommateur marocain à redécouvrir et à encourager l’artisanat local, tout en insistant sur l’importance de respecter la distanciation sociale et les mesures préventives pour se protéger contre le coronavirus.
De son côté, le président de la Chambre d’artisanat de la région Fès-Meknès, Abdelmalek Bouteyine, nous a expliqué que le pari consiste à tirer profit de la crise pour booster le secteur de manière durable, à travers de nouveaux mécanismes axés principalement sur le marketing digital et la structuration du secteur. Dans ce cadre, un travail de concertation et de coordination a été amorcé avec les associations d’artisanat en vue d’un nouveau démarrage qui renforcera la position du produit marocain aux niveaux national et international. Plusieurs artisans insistent sur la nécessité d’un appui, à travers des prêts sans intérêt et des incitations financières, pour permettre à ce secteur pourvoyeur de dizaines de milliers d’emplois de se remettre sur pied.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco