Environnement : bientôt un cordon forestier sur la façade atlantique du Royaume ?
Les participants au 3e Forum international des arbres, dont les travaux ont pris fin dimanche, à Marrakech, ont plaidé en faveur de la mise en place d’un cordon forestier sur toute la côte atlantique marocaine sur 100 kilomètres de profondeur.
Dans la ville ocre, des experts internationaux réunis du 12 au 14 avril, ont discuté d’un projet ambitieux : étendre les zones forestières actuelles et créer des fermes agro-sylvo-pastorales adaptées aux conditions climatiques locales, en plus d’encourager les compétences dans l’artisanat lié aux forêts. Voila ce qui ressort des recommandations ayant sanctionné les travaux du 3e Forum international des arbres. Le cordon forestier envisagé devrait permettre de capter les vents océaniques humides pour provoquer la pluie et à favoriser la création de millions d’emplois, ont souligné les conférenciers lors de ce forum organisé par l’association Arbres, sciences et tradition (ASET), la Fondation Averroès et l’association Ibn Al Baytar, avec le soutien de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCA) et de l’Université Mohammed V de Rabat.
Les participants ont, en outre, appelé à la mise en place d’un observatoire pour le suivi du climat et un système d’alerte afin d’éviter les pertes humaines et d’atténuer les dégâts, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la sensibilisation au changement climatique et à l’adaptation et à l’éducation environnementale. Ils ont également appelé à lancer des programmes pour l’étude des climats anciens et à développer la recherche en sciences et ingénierie de la mer et en climatologie.
Un plaidoyer a également été lancé en faveur de l’actualisation régulière des modèles prévisionnels et de la cartographie des zones à risques en tenant compte de tous les paramètres géologiques et environnementaux. Les participants ont, par la même occasion, appelé à renforcer la stratégie nationale de la gestion intégrée des zones côtières, revoir le plan d’utilisation du littoral et à réguler les activités socioéconomiques.
Claude Lefebvre, fondateur de l’association ASET, a souligné que le choix du Maroc pour l’organisation de ce forum découle des énormes opportunités dont le Royaume est doté. Il a par ailleurs rappelé que le Maroc était subdivisé en sept zones climatiques faisant du Royaume un pays pilote dans le cadre de la gestion et l’adaptation au changement climatique.
«Le projet de la mise en place d’un cordon forestier sur toute la côte atlantique marocaine vise à valoriser l’initiative de Feu SM le Roi Hassan II, qui avait lancé le premier cordon forestier», a-t-il insisté, relevant que «le changement climatique est une occasion inespérée de rassembler les humains sur cette terre pour faire ensemble un monde vivant et équitable».
Pour Badreddine Kartah, enseignant à l’université Mohammed V et président de la Fondation Averroès pour la promotion de la recherche scientifique, l’innovation et le développement durable au Maroc, la rencontre a été l’occasion pour discuter de questions environnementales d’une grande importance notamment celles relatives à l’eau et aux forêts et leur rôle dans le développement durable. Il a expliqué que les conclusions et recommandations émanant de ce forum contribueront à valoriser les efforts du Royaume sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI. Il a relevé que le cordon forestier envisagé sur la façade atlantique du Royaume s’étendrait sur une centaine de kilomètres.
Placé sous le thème «Élever une forêt – Planter de l’eau», cette rencontre, qui a connu la participation d’un aréopage d’experts internationaux, d’écologistes, de représentants d’ONG, ainsi que des représentants des autorités locales, a été une occasion de mettre en lumière l’importance des arbres et des forêts dans la préservation de l’eau et de la biodiversité.
Au menu de cette édition : des conférences, des tables rondes, des projections de films et des expositions, ainsi que des sorties et des visites au Musée Mohammed VI de la Civilisation de l’Eau, à l’Observatoire de la Palmeraie de Marrakech ainsi que plusieurs parcs de la ville et de ses environs, en plus de la plantation d’arbres par les étudiants de l’un des établissements d’enseignement dans le cadre du Programme «Éco-Écoles» initié par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO