Maroc

Entretien avec Chakib Seddiki, DG de Fromageries Bel au Maroc et en Algérie (VIDEO)

Au Maroc, l’on parle de plus en plus de substitution des importations pour réduire la dépendance aux produits et matières importés. Quelle est la part des intrants issus de l’agriculture marocaine et comment évolue-t-elle ?
Nous avons une combinaison de lait sourcé au Maroc et de lait venant de l’étranger, en fonction des périodes. Au niveau de la filière agricole marocaine, nous utilisons de manière épisodique du lait en provenance d’éleveurs marocains, notamment sur la période de haute lactation. Le Maroc est un pays dont la caractéristique sur l’approvisionnement laitier est très particulière, composé de six mois de haute lactation correspondant à la période hivernale et de pluie. A cette période, les vaches ont une production de lait très importante. Alors, il y a une abondance de lait par rapport à la consommation. Pendant cette période d’excédent, nous collectons du lait et fabriquons du fromage à base de lait frais collecté au Maroc.

Six autres mois correspondent à la période de basse lactation. Quand on rentre dans cette période, le lait n’est plus suffisant pour répondre aux besoins de consommation des producteurs de produits laitiers. A ce moment, nous sommes dans l’obligation d’utiliser du lait importé sous forme de poudre, en plus d’autres intrants de produits fromagers. Nous privilégions, à chaque fois qu’il est possible de trouver quelques matières premières, que ce soit des emballages ou services, l’approvisionnement au Maroc, sans avoir recours à l’importation. Bien entendu, quand certaines matières ne sont pas disponibles localement, nous n’avons d’autres choix que de les importer.

Il est fait état d’une flambée du prix du lait en poudre. Qu’est-ce qui explique cette situation ?
Le prix d’une denrée est le résultat de la confrontation de l’offre et de la demande. Aujourd’hui, les catégories de produits laitiers sont en très fort développement en Chine. Ce qui fait qu’il y a un appel de consommation de cette denrée de plus en plus important. Ce qui crée des tensions sur le marché. Deuxièmement, la Chine fait partie des tous premiers pays qui sortent de la crise de la Covid. Les consommateurs de ce marché retrouvent une vie normale de consommation.

Comment cette flambée du prix du lait impacte-t-elle votre groupe ?
Nous avons une politique qui cherche globalement à offrir le meilleur de la nutrition tout en restant accessible au plus grand nombre de nos consommateurs. Cela fait partie de notre mission. Nous savons que le cours des matières premières est cyclique et donc, nous ne répercutons pas nécessairement sur nos tarifs les augmentations de prix de matières premières. Nous cherchons à faire des efforts de productivité, par ailleurs, sur d’autres domaines, comme la productivité industrielle sur les emballages et d’autres centres de coûts.

Comment préparez-vous la période du ramadan ?
Le ramadan est une période très sensible et très importante dans la consommation de produits alimentaires. Nous sommes en ordre de bataille aujourd’hui et bien orientés pour alimenter normalement le marché. Celui-ci est déjà fourni en quantités suffisantes, principalement dans le respect des normes de qualité et de réglementation des normes sanitaires. 

Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco


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