Maroc

Enseignement Supérieur : l’Université Moulay Ismaïl trace la voie de l’innovation face aux défis du futur

L’Université Moulay Ismaïl s’allie à la France et à l’Europe pour l’innovation pédagogique. Un colloque international à Meknès a scellé des partenariats stratégiques pour transformer l’enseignement supérieur et préparer les étudiants aux métiers de demain.

Le paysage de l’enseignement supérieur se transforme à un rythme effréné, secoué par les vents du numérique, les exigences d’un marché du travail en constante évolution et la globalisation croissante. Pour faire face à ces défis inédits, l’Université Moulay Ismaïl a pris les devants en organisant, les 22 et 23 octobre 2024 à Meknès, un colloque international pluridisciplinaire.

Sous le thème «L’enseignement supérieur en mouvement : nouveaux défis, nouvelles réponses», l’événement a réuni des experts et des acteurs clés, nationaux et internationaux, pour explorer les pistes d’innovation et d’adaptation nécessaires pour garantir un enseignement supérieur de qualité et pertinent. De la formation hybride à l’employabilité à l’ère du numérique, en passant par l’internationalisation et l’inclusivité, les participants ont cherché à tracer la voie d’un enseignement supérieur qui réponde aux enjeux de demain.

Un enseignement supérieur face à  de nouveaux défis
Le colloque a mis en lumière les défis majeurs auxquels l’enseignement supérieur est confronté dans un monde en constante mutation. L’accélération des innovations technologiques, l’évolution des attentes du marché du travail et la mondialisation ont profondément transformé le paysage éducatif.

Le président de l’Université Moulay Ismaïl, Ahmed Mouchtchi, a souligné l’importance de ce thème dans un contexte où l’enseignement supérieur se trouve à un tournant décisif. La numérisation rapide de l’apprentissage, avec l’essor des cours en ligne et l’intégration de l’intelligence artificielle, représente un défi majeur. Les étudiants d’aujourd’hui, nés dans un environnement digital, interagissent avec les technologies de manière naturelle et ont des attentes différentes en matière d’apprentissage. Les méthodes d’enseignement traditionnelles doivent s’adapter à cette nouvelle génération, davantage à l’aise avec les plateformes numériques, les vidéos éducatives et les approches interactives.

Parallèlement, l’enjeu de l’inclusivité se pose avec acuité. Comment garantir un accès équitable à l’enseignement supérieur, quel que soit l’origine sociale ou géographique des étudiants ? L’université a le devoir de s’assurer que l’éducation supérieure reste accessible à tous, sans distinction ni condition.

En plus, l’adéquation entre la formation académique et les besoins du marché du travail est un défi de premier plan. Les compétences requises évoluent rapidement, obligeant les programmes d’études à se renouveler et à devenir plus flexibles pour préparer les étudiants aux métiers de demain, certains n’existant même pas encore.

Des réponses innovantes et collaboratives
Face à ces défis complexes, Mouchtchi a insisté sur la nécessité d’apporter des réponses novatrices et collaboratives. L’université a la responsabilité de réinventer les modèles d’apprentissage pour mieux répondre aux exigences du marché du travail. Une approche pluridisciplinaire, favorisant la compréhension holistique et transversale des disciplines, est essentielle pour permettre aux étudiants de résoudre les problèmes complexes du monde contemporain.

La formation continue est également une réponse essentielle pour permettre à chacun d’adapter et d’améliorer ses compétences tout au long de sa vie. L’internationalisation des établissements d’enseignement supérieur, à travers les échanges universitaires, la mobilité des étudiants et des enseignants, ainsi que le partage des bonnes pratiques, représente un autre levier majeur pour stimuler l’innovation et renforcer la qualité de l’enseignement.

Des partenariats stratégiques pour l’avenir de l’enseignement supérieur
En marge du colloque, deux conventions de partenariat stratégique ont été signées pour mettre en œuvre la vision de l’université pour l’avenir de l’enseignement supérieur. La première, signé entre le réseau ENSA-Maroc et le Réseau Polytech France, vise à renforcer la collaboration entre les 16 écoles d’ingénieurs Polytech et les 13 écoles d’ingénieurs ENSA, ainsi que les trois ENSAM.

Ce partenariat permettra de partager les expériences et les bonnes pratiques des deux réseaux, notamment en matière de formation d’ingénieurs et d’adaptation aux enjeux sociétaux. Fabrice Guérin, coordinateur du Réseau Polytech France, a souligné le caractère collaboratif de cette initiative qui vise à changer d’échelle et à proposer des actions conjointes pour répondre aux enjeux de la société et aux besoins du marché du travail.

La deuxième convention, signée avec l’Association des experts évaluateurs de l’Union européenne (EvalUE), prévoit la domiciliation d’un Observatoire international de développement de l’expertise en éducation, formation et innovation (OIDEEFI) à l’Université Moulay Ismaïl. Viviane Devriesere, présidente d’EvalUE, a mis en avant l’importance de cette collaboration pour créer un espace de dialogue et de partage d’expertise entre le nord et le sud.

Ce partenariat permettra de renforcer les liens scientifiques et d’expertise entre le Maroc et l’Europe, notamment en matière de formation d’experts et de partage de bonnes pratiques pour relever les défis éducatifs actuels.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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