Enseignement supérieur : la formation pour une employabilité renforcée
Dans un monde en constante évolution, où les défis industriels sont de plus en plus complexes, il est essentiel de former la prochaine génération de chercheurs et d’experts capables de relever les grands enjeux du secteur. C’est dans cette optique que l’École Arts et Métiers campus de Rabat s’est engagée à développer une recherche de pointe, étroitement liée aux problématiques majeures de l’industrie. Tour d’horizon avec Mehdi Sebti, son directeur, également membre du Bureau exécutif de l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI).
Conscient de l’importance de miser sur le capital humain afin d’accompagner l’évolution de l’industrie, le gouvernement multiplie les efforts pour assurer une croissance significative. Depuis le début du mandat actuel, l’industrie a créé plus de 96.000 emplois nets, avait indiqué Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, lors de la Journée nationale de l’industrie. Il avait par ailleurs insisté sur l’importance et la nécessité d’introduire de nouveaux métiers tout en renforçant les capacités en matière technologique et de recherche et développement. D’où la création d’une nouvelle école émergente.
Former les futurs leaders de l’industrie
L’École Arts et Métiers de Rabat est le fruit d’un partenariat porté par le ministère de l’Industrie et l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM) de France. L’établissement, qui est organisé selon le modèle d’enseignement supérieur, de recherche et d’entrepreneuriat des huit campus français, délivrera des doubles diplomations.
«Nous arrivons avec des formations qui respectent la vision actuelle du ministère et qui sont en adéquation avec le pacte ESRI», indique aux Inspirations ÉCO, Mehdi Sebti, directeur de l’école.
Pour rappel, les principales orientations de ce pacte se basent sur un capital humain flexible et entièrement autonome, qui soit capable de contribuer à la dynamique de développement accélérée que connaît le Royaume. De même, il place la digitalisation au cœur de sa stratégie ainsi que le développement des compétences des jeunes afin d’accroître leur employabilité.
Le pacte a également pour ambition de consolider la capacité des apprenants à s’adapter aux changements du marché de l’emploi, tout en consacrant une place importante à la recherche scientifique et à l’innovation, par le biais de la formation d’une nouvelle génération de doctorants et d’encadrants. Les attentes des consommateurs évoluent rapidement et de nouveaux acteurs font constamment leur apparition sur le marché.
Par conséquent, l’industrie doit être prête à relever le défi de l’innovation. C’est pour cette raison que l’école s’est fixée pour mission de mener une recherche de pointe qui réponde directement aux besoins de l’industrie. Pour y parvenir, elle met en place une approche multidisciplinaire, intégrant les formations d’ingénieur et de Bachelor des Technologies de l’industrie du futur / Licence professionnelle. «Les cours débuteront en septembre 2023. À terme, l’effectif annuel en formation atteindra les 1.000 étudiants», révèle notre interlocuteur.
La révolution Miraoui va bon train
Le ministre de l’Enseignement supérieur a entrepris une réforme ambitieuse du secteur, dans le but de promouvoir une éducation de qualité et de renforcer l’employabilité des diplômés. L’ancien président de l’université Cadi Ayyad a mis en place une feuille de route pour accélérer la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur. Une réforme a priori de bon augure, selon Mehdi Sebti, qui estime qu’elle permettra d’améliorer la pertinence des programmes d’études en les adaptant aux besoins du marché du travail, notamment avec «les Cahiers de normes pédagogiques nationales pour la licence, le master et le doctorat. Sans oublier l’introduction des compétences transverses, à savoir les power skills et soft skills.
La réforme se focalise également sur le digital et les langues étrangères, qui sont très importants dans le parcours de l’étudiant», indique-t-il.
Pour Sebti, «ce qui est excellent aussi, vis-à-vis de la réforme, c’est qu’il y a toute l’analyse d’équation des filières avec les secteurs d’activité qui sont en train de tirer l’économie du Royaume vers le mondial».
Il indique en ce sens que la première mission de l’École Arts et Métiers campus de Rabat est de répondre aux défis industriels et aux enjeux sociétaux en constante évolution. Et ce, en formant des ingénieurs spécialistes des technologies durables, capables de concevoir des produits et des systèmes respectueux de l’environnement, et aussi de contrôler une organisation industrielle en en maîtrisant les risques et les coûts.
Concernant l’intelligence artificielle, Mehdi Sebti estime qu’on ne peut empêcher le progrès, ajoutant que «ce sont certes des outils d’aide, mais ils ne remplaceront jamais l’humain».