Maroc

Électricité : le régulateur dévoile ses chantiers

Après avoir lancé le tout premier grid code du Royaume, le 3 janvier dernier, l’Autorité nationale de régulation de l’électricité est actuellement sur plusieurs chantiers destinés à garantir rapidement au secteur électrique un cadre attractif, clair, transparent, souple et non-discriminatoire. Ces derniers sont liés au transport mais, également, à la distribution. Les détails sur ces chantiers et sur l’approche de l’ANRE.

L’année 2022 commence très fort pour l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) ! Après avoir lancé le tout premier grid code du Royaume (Voir encadré), le 3 janvier dernier, le président de l’ANRE, Abdellatif Bardach a révélé, en marge de la 15e conférence de la Fédération de l’énergie, tenue en début de semaine dernière à Rabat, que l’institution qu’il préside est en train de plancher sur plusieurs autres chantiers, destinés à garantir rapidement au secteur électrique un cadre attractif, clair, transparent, souple et non-discriminatoire. Il s’agit de la séparation comptable entre l’activité de transport et les autres activités de l’ONEE, de l’approbation du programme pluriannuel d’investissements du gestionnaire du réseau de transport (GRT), de la tarification et du code de bonne conduite.

«À l’exception de la tarification, tous ces chantiers font, actuellement, l’objet d’un échange préalable entre l’ONEE et l’ANRE, sachant qu’il appartient au GRT, c’est-à-dire l’ONEE, de préparer les documents y afférents et de les soumettre à l’ANRE pour approbation, conformément aux dispositions de la loi 48.15», a-t-il expliqué.

Priorité à la régulation du transport…

En plus de ces chantiers, qui concernent pour l’essentiel, le transport de l’électricité, d’autres, liés à la distribution, seront bientôt lancés. En effet, «la régulation du secteur de la distribution bénéficie de la plus haute attention de la part du régulateur qui devrait ajuster son action aux profondes réformes que la distribution est appelée à connaître dans les prochaines années et aux implications de l’ouverture du réseau de distribution à la production des énergies renouvelables dans le cadre de la loi 13.09», a-t-il poursuivi.

Bref, quel que soit le chantier à mettre en œuvre, il devra respecter une méthodologie de travail de l’ANRE, basée sur deux piliers fondamentaux. Premièrement, la concertation avec toutes les parties prenantes pour connaître leurs attentes, leurs souhaits, leurs contraintes et leurs doléances. «Le régulateur s’interdit de prendre des décisions en vase clos. Il est, certes, indépendant, mais il est conscient que l’indépendance ne signifie pas l’autarcie et qu’à partir du moment où il est au service des acteurs du système, il est de son devoir d’être à l’écoute de tous», explique Bardach.

…Et à la concertation avec les acteurs

C’est ainsi que, dès l’entrée en vigueur de la loi 48.15, l’ANRE a reçu toutes les parties prenantes, les a écoutées et leur a demandé de lui faire parvenir, par écrit, leurs remarques et suggestions. Elle a même effectué des visites sur le terrain pour mieux prendre la mesure de la réalité du secteur. Lors du traitement de dossiers spécifiques, comme le code réseau de transport, le régulateur a écouté les intéressés et a recueilli leurs observations concernant le projet de code publié sur son site pendant trois semaines. Avec l’ONEE, l’opérateur historique qui gère le réseau de transport, l’autorité a arrêté un programme de travail et tient régulièrement des réunions avec l’office sur les différents chantiers.

Deuxièmement, l’ANRE s’est fixée comme règle de conduite, de mener les réformes de manière progressive pour préserver l’équilibre du système électrique, sans toutefois sombrer dans l’attentisme et l’immobilisme. «Il ne s’agit pas d’introduire des réformes qui cassent l’existant pour une construction idéale hypothétique», a notamment déclaré le président de l’ANRE. Selon lui, «nous avons un système relativement performant qui a permis à notre pays de réaliser des performances appréciables, malgré les contraintes d’une dépendance énergétique importante. Il s’agit d’amener ce système progressivement à passer à un nouveau palier».

C’est quoi le GRENT ?

Le Code du réseau électrique national de transport (GRENT) fixe, de manière non-discriminatoire, les prescriptions techniques concernant le raccordement et l’accès au réseau électrique national de transport, y compris les interconnexions. «En tant que nouveau jalon essentiel sur la voie tracée par les hautes directives Royales pour la réussite de la transition énergétique de notre pays, le GRENT permet également de statuer sur les règles concernant la planification et le fonctionnement dudit réseau ainsi que sur les modalités d’échange de données et de collaboration entre le gestionnaire du réseau de transport (GRT) et l’ensemble des utilisateurs du réseau», souligne l’ANRE.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO



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