El Jadida-Settat : «Nous allons atteler nos efforts pour lever les barrières administratives»
Les Inspirations ÉCO : Comment valoriser la région d’El Jadida et y engager une dynamique d’investissements privés ?
Rachid Sraidi : Des efforts ont été, certes, consentis pour promouvoir l’investissement privé dans la région qui recèle d’énormes potentialités, mais de l’avis des entreprises et des opérateurs économiques, cela demeure toujours insuffisant pour atteindre le degré d’attractivité que cette région pourrait réaliser en termes de création de richesses si ses atouts avaient été suffisamment valorisés. Surtout qu’elle est considérée comme l’une des plus riches entités territoriales. En tant que représentation de la CGEM dans la région, nous nous fixons une obligation de résultat avec une responsabilité partagée avec l’ensemble des acteurs institutionnels, publics et privés impliqués dans la région. Nos objectifs tiennent en 3 mots: Croissance, emploi et compétitivité. Actuellement, notre antenne à El Jadida compte 7 commissions thématiques traitant de questions transverses que nous avons voulues coller à la réalité. L’une d’entre elles est dédiée à la problématique du climat des affaires et d’investissement. Tous nos membres et présidents de commissions, sans exception, ont été sollicités pour interagir sur les mesures qui sont nécessaires à l’amélioration du climat des affaires et donc de l’investissement. C’est dans cet esprit que le secteur public doit prendre toutes les mesures susceptibles d’améliorer l’environnement régional des affaires en association avec le secteur privé pour constituer un comité exécutif qui cherche des solutions.
Quels sont les objectifs pour la région ?
Plus que des incitations, l’entrepreneur et l’investisseur ont besoin de visibilité et d’un accompagnement horizontal dans ses projets. Et c’est ce à quoi nous allons atteler nos efforts pour veiller à lever les barrières administratives dans la région. Nous visons aussi l’amélioration de l’arbitrage et la médiation, comme modes alternatifs de résolution des conflits commerciaux. Et comme dans d’autres régions, les principales préoccupations des entreprises portent sur la simplification des autorisations régionales pour l’accès à l’administration, le déficit du foncier… et j’en passe. Cette absence de visibilité est une des raisons qui ont d’ailleurs retardé des projets structurants dans cette région. Nous avons l’espoir que ces chantiers seront les premiers dossiers à suivre et à résoudre dans le cadre d’un partenariat patronat local/pouvoirs publics locaux en dressant les actions et les propositions nécessaires pour l’amélioration de l’écosystème régional. Et nous sommes confiants qu’en travaillant ensemble pour la concrétisation de ces orientations, notre région pourra asseoir son positionnement «marketing» territorial pour mieux attirer de nouveaux investisseurs, entretenant ainsi son cycle de croissance.
Comment se décline le plan d’action de la CGEM El Jadida-Settat ?
Notre travail s’articulera autour des actions correctives, pour dépasser les aléas de la conjoncture, mais également des actions de fonds pour impulser le changement. La région a besoin d’entreprises fortes, d’entreprises compétitives et d’entreprises connectées à leur environnement, local et international. Pour ce faire, il faut d’abord leur permettre d’avoir un cycle d’exploitation normal et les ressources financières y afférentes. Nous allons donc œuvrer pour stimuler l’adhésion des entreprises aux différents programmes d’appui et de financement. C’est également les doter d’un climat des affaires sain, où toute entreprise travaille dans un environnement transparent, aux règles clarifiées et au terrain de jeu défini. C’est le sens du groupe régional de l’environnement des affaires que nous avons créé en collaboration avec le CRI, la Wilaya et le Conseil régional.
C’est aussi miser sur le capital humain, sur la formation et sur la responsabilité sociale de nos entreprises. Et je vous informe que nous avons déjà travaillé d’arrache-pied pour lancer un cycle de formation gratuit pour les entreprises. C’est ainsi faire du partenariat public/privé notre cheval de bataille en procédant à la signature de plusieurs conventions de partenariats stratégiques avec des institutions publiques régionales qui nous permettront d’avoir des avantages et des facilités pour nous membres, de garantir une concertation régulière et de contribuer à l’installation des bases d’une confiance mutuelle avec nos partenaires. Enfin, c’est permettre aux entreprises de la région d’élargir l’éventail des opportunités d’affaires possibles et les pousser à drainer des courants d’affaires avec les marchés étrangers. Ce sont ces chantiers qui seront les premiers dossiers à suivre et à résoudre dans le cadre d’un partenariat patronat local/pouvoirs publics locaux/entreprises locales pour l’amélioration de l’écosystème régional.
Comment la CGEM El Jadida-Settat procède-t-elle pour faire adhérer les entreprises de la région ?
Nous avons entamé un ensemble d’activités afin d’encourager les entreprises à adhérer à notre organisation, mais il faudra que nous fassions plus d’efforts. Le défi est de pousser vers plus d’adhésion. Mais je peux vous assurer que de grosses pointures du monde des affaires ont adhéré à notre antenne. D’autres grands noms de l’économie de la région nous font confiance. Chacun des nouveaux membres apporte avec lui un réseau influent, un parcours et un background des plus riches ou encore une success story éprouvée. Ceci nous permet donc de gagner en pouvoir de négociation, mais aussi en force de proposition, ce qui fait de la CGEM un lobby patronal encore plus puissant.