Maroc

Droits des femmes : pour une qualité de vie plus égalitaire

Le Maroc occupe une place de choix sur la scène africaine, en termes d’épanouissement de la gent féminine. Selon le site de données Insider Monkey, le Royaume se classe huitième dans  le tableau de la qualité de vie.

En quête d’amélioration de la qualité de vie des femmes, le Maroc figure au huitième rang parmi les nations africaines, démontrant ainsi un engagement tangible envers l’autonomisation et le bien-être de la gent féminine, selon un rapport récent du site Insider Monkey.

Un environnement propice à l’épanouissement féminin
Cet accomplissement reflète les initiatives et les politiques mises en œuvre pour promouvoir l’égalité des genres et créer un environnement propice à l’épanouissement féminin. Le classement se base sur les évaluations de professionnels et d’experts qui tiennent compte de l’opinion publique. Il évalue la qualité de vie en fonction de critères tels que la gouvernance respectant les lois sur l’égalité des sexes et l’aspect humanitaire, ainsi que les avantages socio-économiques.

Dans un monde où la modernisation et la mondialisation rapprochent les individus de différentes origines, le Maroc se démarque comme un pays offrant des opportunités d’épanouissement pour les femmes, selon le rapport. Bien que la pratique du mariage polygame persiste dans la culture marocaine, les récentes lois assurent l’égalité des droits entre hommes et femmes. Le rapport souligne que les femmes, tout comme les hommes, ont le droit de choisir leur partenaire de vie, mettant l’accent sur l’égalité des sexes.

Cette inclusivité positionne le pays comme l’un des meilleurs pays africains où vivre en tant que femme en 2024. Pourtant, même avec les avancées notables dans la promotion des droits des femmes, les rapports et études concordent pour dire que le pays a encore un long chemin à parcourir pour instaurer une véritable égalité entre les sexes.

En effet, une enquête menée par Afrobaromètre en 2023 a mis en lumière que la grande majorité des Marocains identifient l’inégalité salariale et des opportunités sur le lieu de travail comme étant le problème le plus pressant en matière de droits des femmes dans ce pays d’Afrique du Nord.

D’après cette enquête, la violence basée sur le genre reste la deuxième préoccupation principale concernant les droits des femmes pour les Marocaines. Alors qu’une majorité (68 %) des personnes interrogées estiment que la violence basée sur le genre est «peu courante» voire «pas du tout courante» dans leurs communautés, environ trois sur dix (31%) ne sont pas d’accord, selon les résultats de l’enquête.

Il y a encore du chemin à parcourir
Depuis l’adoption de la Constitution de 2011, le Royaume a accompli des progrès significatifs en matière d’égalité des genres. Cependant, il reste encore beaucoup à faire, les postes de responsabilité demeurant largement occupés par des hommes. La participation des femmes à l’effort de développement économique et social est un indicateur crucial pour évaluer l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques et les programmes gouvernementaux. Le pays s’est engagé à respecter les principes des conventions internationales sur les droits humains, notamment la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Dans cette optique, le Maroc a lancé le Programme national intégré d’autonomisation économique et sociale des femmes en partenariat avec les Nations Unies.

Ce programme vise à renforcer l’autonomisation des femmes, réduire les inégalités et favoriser leur participation dans tous les domaines de la société. Malgré les progrès réalisés et les efforts déployés par le gouvernement avec le soutien des instances de l’ONU, l’intégration des femmes sur le marché du travail et leur accès aux postes de décision demeurent des défis importants à relever.

D’après les conclusions du rapport sur les ressources humaines intégré dans le Projet de Loi de Finances 2024, il est clair que la présence des femmes au sein de l’administration publique demeure nettement inférieure à celle des hommes, avec un taux de féminisation atteignant seulement 36,4%. Près de 91% des femmes employées dans la fonction publique se trouvent dans six départements ministériels, à savoir l’Éducation nationale, la Santé, l’Intérieur, la Justice, l’Enseignement supérieur, et les Finances. Deux secteurs clés, l’Éducation nationale et la Santé, concentrent à eux seuls 69,4% de l’effectif féminin de la fonction publique, avec des taux respectifs de 47,6% et 21,8%.

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale occupe la première place avec une présence féminine de 66,3% par rapport à l’effectif total du personnel du département, suivi par le ministère de la Justice avec 49% et le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports avec 40,6%.

Cependant, bien que les femmes commencent à être mieux représentées dans l’administration publique, elles n’accèdent pas encore suffisamment aux postes à responsabilité. De même, le pourcentage de femmes parmi le total des nominations au poste de directeur ou équivalent est de 14,5%, celui des inspecteurs généraux de 12,5% et celui des commissaires généraux de 15,4%. Le poste de directeur ou équivalent est considéré comme le plus accessible aux femmes avec un taux de 10,6%, suivi des postes de secrétaire générale et de doyenne, à égalité avec un taux de 0,6%.

Le ministère de l’Habitat a enregistré 24% du nombre total de nominations féminines, représentant ainsi 29% du nombre total de nominations à des postes de direction dans ce secteur. Il est suivi par le ministère de l’Enseignement supérieur qui occupe la deuxième place avec 12% du total des nominations féminines, représentant près de 6% du nombre total de nominations à des postes de direction dans ce secteur.

Le ministère de l’Industrie et du Commerce arrive en troisième position avec 11% du total des nominations féminines, représentant 31% du nombre total des nominations aux postes de direction dans ce secteur.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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