Maroc

Droits des femmes : l’appel de Nouzha Bouchareb pour l’égalité

L’engagement en faveur de l’autonomisation des femmes ne se résume pas seulement à une question de justice sociale, mais représente également un impératif à la fois économique et moral. C’est dans cette optique que Nouzha Bouchareb, présidente de la Fondation ConnectinGroup International (FCGI), a organisé une conférence de presse avec le soutien de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Cette initiative, intitulée «Investir en faveur des femmes : accélérer le progrès», a réuni les médias et les acteurs de la société civile engagés dans la promotion des droits des femmes pour débattre de cette question cruciale.

Les femmes représentent près de la moitié de la population mondiale et leur inclusion pleine et entière dans tous les secteurs de la société est essentielle pour stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et promouvoir le progrès social. Cependant, malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies, les inégalités persistent en matière d’accès à l’éducation, d’opportunités économiques et de pouvoir politique.

Nouzha Bouchareb a mis en lumière, lors de la conférence organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, sous le thème «Investir en faveur des femmes : accélérer le progrès», l’importance cruciale de la parité homme-femme et de l’implication féminine dans les décisions pour façonner un Maroc moderne, unifié et solidaire. Elle n’a pas manqué de souligner que les avancées du statut de la femme sous les directives royales, sont le fruit d’une vision éclairée et d’un engagement constant en faveur de l’émancipation féminine. Elle a rappelé que le Roi Mohammed VI a ouvert la voie à une réforme de la Moudawana dans son discours en 2022, marquant ainsi une étape significative vers une société plus égalitaire. De même, elle a noté que diverses initiatives gouvernementales ont été lancées ces dernières années, dont le dernier en date est le «cadre stratégique du plan gouvernemental pour l’égalité 2023-2026», visant à autonomiser les femmes, à lutter contre les violences à leur égard et à déconstruire les stéréotypes de genre.

Toutefois, le chemin vers l’égalité peine à avancer à grands pas. Les dames doivent encore se frayer un chemin dans les dédales des inégalités, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, des violences ou de leur place sur le marché du travail et dans les sphères décisionnelles.

En effet, le pays est à la traîne, à la 144e place du Global Gender Gap Index en 2023. Cela dit, les ministères ont choisi de jouer la carte de l’accélération pour promouvoir l’autonomisation et la protection des femmes. En témoigne le dernier bilan du ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, qui affiche des avancées significatives dans la lutte contre la violence de genre et l’autonomisation des femmes. Avec un investissement financier de 386 MDH, plus de 80.000 femmes ont été formées et 100 centres d’accueil ont été établis dans tout le pays, visant à soutenir les femmes et les filles victimes de violence.

Et action !
Nouzha Bouchareb a établi un plan d’action détaillé pour catalyser l’avancement de l’égalité entre les sexes. Elle appelle à une révision en profondeur des lois et politiques discriminatoires, mettant en avant l’importance d’intégrer l’équité homme-femme dans tous les aspects de la société. Elle insiste sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles et de renforcer les institutions chargées de promouvoir les droits des femmes.

De plus, elle recommande des mesures concrètes pour garantir l’égalité dans les sphères économiques, politiques, sociales et environnementales, allant de l’adaptation des politiques de financement à l’intégration de la culture de l’égalité dans l’éducation. En encourageant la participation active des femmes dans tous les domaines et en renforçant les mécanismes de soutien aux initiatives permettant de lutter contre les stéréotypes de genre, elle vise à créer une société plus inclusive et équitable pour tous.

De même, le plan d’action appelle à accélérer la mise en place de la parité salariale et de l’équité dans l’accès aux opportunités d’emploi et fixer des objectifs de parité au sein du secteur public, de déterminer des quotas au sein des conseils d’administration d’entreprise et des organisations syndicales, d’instaurer des incitations fiscales en faveur des employeurs respectant la parité.

Treize années d’engagement
Lors de la présentation du bilan et des perspectives d’action de la FCGI à l’occasion de son 13e anniversaire, l’engagement continu de la Fondation pour l’égalité des sexes dans les sphères décisionnelles depuis sa création en 2011 a été souligné. Les efforts déployés pour renforcer les compétences des femmes et favoriser leur participation à la prise de décision, contribuant ainsi au développement du pays, ont été mis en avant.

Le bilan de 13 années de promotion des compétences féminines dans des postes de décision a été mis en lumière, mettant en avant les principaux axes d’intervention de la FCGI, notamment le renforcement du leadership transformationnel des femmes et la promotion d’une culture civique et égalitaire.

À travers ses six représentations régionales, la FCGI a renforcé les capacités de plus de 2.350 femmes occupant divers postes, telles que députées, élues locales, chefs d’entreprise et cadres. De plus, elle a sensibilisé plus de 8.000 femmes sur l’importance de leur implication dans la construction d’une société égalitaire, démocratique et socialement juste.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO


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