Doing Business 2018 : L’Afrique améliore son climat des affaires

Selon le Doing Business 2018, les économies d’Afrique subsaharienne détiennent pour la deuxième année consécutive le record du nombre de réformes mises en œuvre pour améliorer l’environnement des affaires.
L’île Maurice, le Rwanda et le Maroc occupent le podium du classement africain du Doing Business 2018, publié le 31 octobre par la Banque mondiale. Ce rapport annuel examine les réglementations et les conditions nécessaires pour améliorer l’environnement des affaires dans le monde. L’île Maurice, le premier pays africain dans le classement, se positionne au 25e rang mondial, suivi par le Rwanda à la 41e place et le Maroc à la 69e, selon le rapport, qui indique que 83 réformes ont été mises en place l’année dernière en Afrique subsaharienne pour faciliter les affaires.
83 en une année
Selon le Doing Business 2018, les économies d’Afrique subsaharienne détiennent, pour la deuxième année consécutive, le record du nombre de réformes mises en œuvre pour améliorer l’environnement des affaires. En effet, le nombre total de réformes introduites l’an dernier s’élève à 83, contre 80 l’année précédente, ce qui porte à 798 le nombre de réformes enregistrées ces 15 dernières années dans les 48 économies du continent africain couvertes par le rapport, ce qui fait ainsi de l’Afrique subsaharienne la région la plus représentée dans le classement 2018 des pays les plus réformateurs avec trois pays placés dans le top 10 mondial : le Malawi, le Nigéria et la Zambie. Le Kenya, 4e africain et 80e mondial, a, par exemple, mis en œuvre six réformes, soit le nombre le plus important dans la région l’année dernière.
Commerce transfrontalier
L’an dernier, l’essentiel des efforts de réforme en Afrique subsaharienne a porté sur le commerce transfrontalier et la création d’entreprises (15 réformes dans chacun de ces domaines) devant l’obtention des permis de construire, la région étant à l’origine de 64% des réformes mises en œuvre dans ce secteur dans le monde (14 sur 22). La Zambie a introduit un système douanier automatisé pour faciliter les échanges transfrontaliers, une amélioration à laquelle ont contribué l’Angola et le Mozambique en renforçant leurs infrastructures portuaires. S’il a fallu 61 jours en moyenne pour démarrer une entreprise en Afrique en 2003, cela prend maintenant 24 jours, contre une moyenne mondiale de 20 jours, ont indiqué des experts économiques dans le rapport.
Accès à l’électricité
Toutefois, selon le classement 2018, l’un des indicateurs clés, à savoir le raccordement à l’électricité, reste l’un des grands points faibles de l’Afrique subsaharienne. En moyenne, il faut 115 jours pour accéder à l’électricité, contre une moyenne mondiale de 92 jours. Le rapport annuel du Doing Business se concentre sur 11 domaines principaux touchant les affaires, tels que la facilité de démarrer une entreprise, l’obtention de permis de construire, l’accès à l’électricité, l’enregistrement immobilier, l’accès au crédit, les paiements d’impôts.
Saâd Eddine El Othmani
Chef du gouvernement
Le rang avancé obtenu par le Maroc (3e) au niveau africain, revêt également une grande importance sachant que le classement en matière de climat des affaires n’est pas figé, mais se base sur une compétition rude tous les ans entre les pays concernés. Lorsque cet indicateur (Doing Business, ndlr) est positif pour un pays donné, il lui permet d’attirer les investissements et d’encourager les multinationales à s’y installer”.
Rita Ramalho
Directrice par intérim du groupe des indicateurs mondiaux de la Banque mondiale
Les efforts de réforme de l’Afrique subsaharienne méritent largement d’être soulignés quand on sait que la région est le théâtre de multiples crises et que de nombreux pays sont en proie aux conflits et aux violences. Nous espérons que cette dynamique vertueuse en faveur de l’esprit d’entreprise se poursuivra car elle est essentielle pour relever le défi de la création d’emplois, notamment pour les millions de jeunes hommes et femmes que compte la région”.