Dévastation après les intempéries/Sebou : Les inondations du barrage Allal El Fassi causent des pertes agricoles et des dommages considérables
Les régions en aval du barrage Allal El Fassi ont connu de violentes inondations après la libération des eaux causée par les fortes intempéries. Les agriculteurs ont subi de lourdes pertes, et vu leurs terres agricoles emportées par les eaux. Décryptage.
À la suite de violentes intempéries, le barrage Allal El Fassi, situé dans la province de Sefrou, a libéré un volume considérable d’eau, provoquant ainsi des inondations dévastatrices dans les zones en aval. Les conséquences de ces intempéries ont été désastreuses pour de nombreux agriculteurs, qui ont perdu leurs terres agricoles emportées par les flots, notamment dans la commune d’Aïn Kansara, dans la province de Moulay Yaacoub. La décision de relâcher les eaux du barrage a été prise en raison de précipitations orageuses exceptionnelles survenues dans les régions de Ribate Al Kheir, Aïn Sebou et Laânousser, en amont du barrage. Ces précipitations, enregistrées le 4 juin 2023 à partir de 17 heures, ont atteint 48,2 mm en 30 minutes, dépassant ainsi de 14% la moyenne annuelle des précipitations dans cette région. Cette situation a entraîné une augmentation fulgurante du débit de l’oued Sebou. Celui-ci est passé de 3 à 500 m³/s en moins de 20 minutes, selon les mesures de la station hydrologique d’Azaba, située juste en amont du barrage Allal El Fassi.
Une gestion méticuleuse de l’ABHS
Interrogés par Les Inspirations ÉCO, les responsables de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS) soulignent que le volume d’eau transportée a atteint 9,6 millions de mètres cubes. Étant donné que le barrage Allal El Fassi est un barrage de transfert qui ne peut pas stocker la totalité de ce flux hydraulique, et compte tenu de la rapidité de remplissage du barrage, approchant les 100%, des libérations progressives ont été effectuées. Le débit moyen était de 100 m³/s, avec un débit maximal de 180 m³/s pendant deux heures, ce qui correspond à 36% de la capacité d’entrée estimée du barrage, soit 500 m³/s.«Ces libérations ont été réalisées de manière préventive afin de garantir la sécurité du barrage, la protection des habitants en aval ainsi que leurs biens. De plus, le barrage a réussi à stocker une quantité d’eau importante de cette vague, évitant ainsi des pertes considérables en aval», précisent les responsables de l’ABHS. Après avoir observé ces précipitations, une cellule de suivi et d’analyse des données a été mise en place par l’ABHS pour effectuer les mesures appropriées tout au long de la nuit du 4 au 5 juin.
D’importantes pertes agricoles
Les inondations de l’oued Sebou, provoquées par le déversement des eaux du barrage Allal El Fassi, ont affecté de vastes étendues de terres agricoles, en particulier dans la commune d’Ain Kansara, où les champs de pastèques ont été engloutis. De plus, la déviation de l’oued Sebou de son cours habituel a entraîné la destruction de bottes de paille encore présentes dans les champs longeant le fleuve, ainsi que des dégâts aux passerelles temporaires construites le long de l’oued pour faciliter le passage des habitants locaux.
Les agriculteurs sinistrés déclarent avoir été pris au dépourvu par les inondations, car ils n’avaient pas été informés à l’avance de la libération des eaux du barrage. Cette information aurait permis de prendre les précautions nécessaires pour sauver autant que possible les récoltes.La violente tempête qui a frappé de vastes zones de la province de Sefrou a causé d’importants dégâts matériels, en particulier dans la commune de Ribate El Kheir, où les fortes précipitations ont gravement endommagé les infrastructures du centre de la commune. Selon des sources locales, ces précipitations ont emporté des passerelles et causé des dommages importants aux champs et aux arbres fruitiers, ainsi que la perte d’environ 300 têtes de moutons et de chèvres.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO