Déchets ménagers et assimilés : le projet de gestion déléguée du CEV d’Agadir relancé
L’Établissement de coopération intercommunale du Grand Agadir vient de relancer la procédure d’appel d’offres pour la gestion déléguée du centre d’enfouissement et de valorisation des déchets ménagers et assimilés.
L’Établissements de coopération intercommunale (ECI) du Grand Agadir vient de relancer le marché de pré-qualification des sociétés délégataires éligibles à la procédure d’appel d’offres pour la gestion déléguée du centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) des déchets ménagers et assimilés (DMA) de la décharge contrôlée de Tamelaste à Agadir. La durée prévue de cette gestion déléguée est de 20 ans.
Signalons que cette annonce intervient après la décision d’annulation de l’appel d’offres ouvert n° 02/2022 du 26 mai 2022 par la commission d’appel d’offres. Laquelle décision avait été prise en vue de procéder à la révision du dossier de requalification afin de relancer le dossier, en réduisant les exigences techniques. L’objectif étant d’élargir de facto la concurrence entre les entreprises afin d’intéresser un maximum de délégataire potentiels. Prévu initialement pour le 25 mars 2022, cet appel d’offres a été prolongé au 26 avril par l’ECI en sa qualité de délégant avant d’être reporté au jeudi 12 janvier 2023. La finalité attendue de cette gestion déléguée – dont le périmètre administratif couvre trois préfectures et provinces (Agadir Ida Outanane, Inezgane Ait Melloul et Taroudant), soit 1,3 million d’habitants – porte sur l’enfouissement des déchets, le traitement des lixiviats stockés, et une valorisation à hauteur de 30% minimum à compter de la troisième année d’exploitation.
Selon l’ECI, le taux de valorisation est défini par le rapport entre «la quantité de la matière valorisée» et «la quantité totale massique de la matière reçue à l’entrée» du CEV. D’une superficie de 46 ha, le centre d’enfouissement technique (CET) du Grand Agadir à Tamelast, a été mis en service en avril 2010. Il reçoit les déchets ménagers et assimilés de toutes les communes relevant du Grand Agadir.
La valorisation de DMA en CSR
Le projet de CEV s’inscrit dans une nouvelle vision ayant pour but de maximiser la valorisation des DMA et de minimiser l’enfouissement. Dans ce sens, un cadre de partenariat a été déjà convenu entre les autorités locales, l’ECI et les deux Groupes cimentiers opérant dans la région, à savoir Ciments du Maroc (CIMAR) et LafargeHolcim Maroc (LHM) conformément aux deux conventions déjà conclues. La première porte sur la valorisation des déchets ménagers et assimilés. Elle a été signée, le 31 mai 2021, entre la wilaya de la Région Sous Massa, l’ECI et les deux cimentiers. Quant à la seconde sous forme de protocole d’accord, elle a trait à la valorisation des déchets ménagers et assimilés au Maroc dont l’objectif est d’atteindre 660.000 à 680.000 tonnes à l’horizon 2030.
Ce protocole a été signé entre le ministère de l’Intérieur, celui de la Transition énergétique et développement durable en plus du Ministère de l’Industrie et du commerce, celui de l’Économie et des finances, l’Association professionnelle des cimentiers, LafargeHolcim Maroc, Ciments du Maroc, Cimat et Asment de Témara. La configuration du projet devra permettre la valorisation d’une portion de DMA en Combustibles solides de récupération (CSR). Pour rappel, les cimentiers se sont engagés à récupérer toutes les quantités de CSR produites et qui sont conformes à la norme CSR. Ainsi et à la convenance des deux parties, ils peuvent agir soit comme un sous-traitant du délégataire, en tant qu’investisseur ou co-investisseur dans la plateforme MBT (Mechanical & Biological Treatment) et son exploitation, soit sous forme de client du Délégataire. Quant à la relation juridique, technique et commerciale entre le délégataire et les cimentiers, elle devra être définie par convention séparée entre les deux parties en présence de l’ECI.
Une valorisation d’au moins 30%
La société délégataire devra fournir le bilan massique (bilan matière exprimé en masse) pour atteindre l’objectif de valorisation d’au moins 30%, en précisant dans un schéma complet, les flux de matière en quantité et en pourcentage pour chaque unité du CEV (entrée et sortie) selon les différentes étapes et filières de traitement et de valorisation.
Pour ce faire, le projet devra comprendre au minimum un centre de tri mécanique, équipé de convoyeurs, des moyens de manutention, un trommel et des déferrailleurs permettant de récupérer quelques produits recyclables et de séparer la portion ne pouvant pas être valorisée en CSR de celle destinée à la production de CSR. La portion ne pouvant pas être valorisée sera transférée au centre d’enfouissement ou vers une autre filière de valorisation (compostage par exemple). Celle pouvant être valorisée sera transférée à la plateforme MBT (Mechanical & biological treatment) de production de CSR.
Le projet global comprend la conception, le financement, la réalisation, la gestion, l’exploitation et l’entretien du CEV de Tamelast. Il comprend aussi la mise en conformité et/ou la fermeture des casiers existants ainsi que l’aménagement des nouveaux casiers utiles pour l’enfouissement des déchets non valorisables et ceux issus des refus du centre de tri et des refus du procédé MBT ou autres procédés de valorisation pour toute la période d’exploitation de la gestion déléguée.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO