Maroc

De la viande de chiens dans vos sandwich, quelles conséquences ?

L’information a vite fait le tour des médias nationaux et des réseaux sociaux : De la viande hachée de chien et de vaches mortes ou malades dans les sandwichs des habitants de Casablanca et Mohammedia. Info ou intox ?

Le pavé a été jeté dans la marre par la presse: Un journal arabophone affirmait, en début de cette semaine, que les services de la Gendarmerie royale ont procédé quelques jours plus tôt à l’arrestation de trois personnes en flagrant délit de préparation de la viande hachée de chien, qu’ils vendaient ensuite à des marchands ambulants.

Les suspects seront présentés devant le procureur du roi près la Cour d’appel de Casablanca. Des chiens et une vache malade destinés à l’abattage, voilà à quoi ressemblait la scène récemment découverte par la Gendarmerie à Mohammedia. De la viande hachée de chien a été identifiée par un vétérinaire sur les lieux.

Depuis, plusieurs ont été les Marocains à manifester leur colère sur les réseaux sociaux face à ce phénomène qui, il faut le dire, est loin de faire parler de lui pour la première fois.

Quid des services d’hygiène ? Et les consommateurs ? Pourquoi les consommateurs de ces sandwichs ne présentent-ils aucun symptôme d’intoxication ou de malaise physique ?

Selon Wadie Madih, secrétaire général de la Fédération nationale des associations des consommateurs, “ce phénomène n’est pas nouveau. Il existe dans toutes les villes. Le rôle des responsables. Cette grave anomalie qui concerne plusieurs aspects d’abattage clandestin, allant du non-respect des normes pour les moutons et les vaches, jusqu’aux chiens et ânes qui sont abattus et vendus surtout dans des quartiers populaires du royaume. Le manque de vigilance règne et c’est la santé du citoyen qui en fait les frais”.

“Le consommateur est également impliqué dans cette responsabilité. Il est impossible d’acheter un sandwich de viande à 5 DH, sans se poser des questions sur sa source et sa nature”, admet Madih.

“La prolifération de ce phénomène est remarquable. La volaille est également touchée par cette anomalie », explique le SG de la Fédération nationale des associations des consommateurs. Madih donne l’exemple qu’un commerçant arrêté en 2014, parce qu’il échangeait le poulet vivant -qu’il montre aux clients- avec un poulet mort qu’il stockait à l’intérieur de son magasin. « Cette affaire a été repérée par notre association et le marchand avait écopé d’un an de prison ferme », explique la même source.

Les vendeurs ambulants de cette viande non conformes aux règles de l’hygiène, se regroupent principalement dans les quartiers populaires pour écouler leurs marchandises à un coût variant entre 6 et 15 DH. Le niveau de vie très bas d’une partie de la population « nourrit » et entretient cette dynamique. Les clients sont généralement des enfants, des jeunes, mais également des personnes âgées. Pourtant, l’on a rarement-voire jamais- entendu parler d’intoxications causées par l’origine de la viande.

C’est un gastrologue qui nous donnera la réponse à cette interrogation: « Une fois bien cuite, la viande ne représente pas de dangers visibles dans l’immédiat sur la santé du patient. D’ailleurs, dans d’autres pays, notamment en Asie, manger de la viande de chien fait partie intégrante de la culture culinaire du pays, on appelle ça la cynophagie ». Et le médecin d’expliquer que les retombées sur la santé ne sont pas palpables juste après la consommation du produit, mais « plusieurs risques sanitaires peuvent être engendrés par la suite”.

Notons qu’au Maroc, que ce soit sous le prime de la loi ou encore la sharia, il est interdit de consommer la viande d’animaux carnivores.


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