Maroc

Criquets pèlerins : le Maroc en vigilance renforcée

L’approche de l’été est une période propice à la propagation des criquets pèlerins, après les pluies hivernales et celles du printemps. Les autorités marocaines maintiennent une vigilance renforcée, alors que la FAO a déjà alerté la majorité des pays d’Afrique du Nord sur le risque pour les cultures et les pâturages.

C’est une alerte de la FAO et qui entre dans sa phase critique ! L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation attirait, il y a quelques semaines, l’attention des pays d’Afrique du Nord, dont le Maroc, sur la probabilité d’éclosion des criquets pèlerins à l’approche de l’été dans certaines régions.

«Ces bandes pourraient se transformer en petits essaims en mai et juin, augmentant le risque pour les cultures et les pâturages», déclarait ainsi Cyril Piou, responsables de la Surveillance et des Prévisions acridiennes à la FAO.

En ce début du mois de mai, la vigilance est de mise au niveau du Centre national de lutte antiacridienne, l’organisme chargé de prévenir et de venir à bout de toute invasion de criquets pèlerins.

«La situation acridienne que connait le Maroc actuellement est une situation tout à fait normale, surtout quand il y a des pluies qui tombent dans des régions concernées par la présence permanente de criquets pèlerins. Nous ne sommes pas encore dans une phase d’invasion», rassure, pour sa part, Thami Ben Halima, expert de la FAO et consultant international.

2.249 hectares traités
D’ores et déjà, il faut noter que la sensibilisation et les premières actions sur le terrain ont été entreprises depuis quelques semaines, par les autorités marocaines, après la détection de signes d’activité acridienne dans plusieurs zones situées au sud de l’Atlas, en particulier le long des vallées du Drâa et du Ziz-Ghris.

Ainsi, des opérations de lutte ont été menées sur une superficie totale de 2.249 ha, dont 2.000 ha traités par voie aérienne. Ces actions avaient pour objectif de contenir la reproduction des criquets pèlerins avant qu’ils n’atteignent un stade de prolifération massive.

Pour le moment, c’est la vigilance qui se poursuit, surtout que le niveau de mobilisation peut ne pas être le même partout dans les pays d’Afrique du Nord et du Sahel.

«Les vents et les précipitations ont facilité la migration des criquets vers le nord depuis le sud de l’Algérie, le nord du Mali, le Niger et le Tchad», indiquait récemment la FAO.

«Mais avec l’arrivée des pluies de la Mousson dans certains pays sahéliens, il est plus probable que ces criquets pèlerins retournent vers le sud, plutôt que de remonter vers le nord», souligne Thami Ben Halima, qui s’exprimait lors d’une émission dans une chaîne de télévision de la place.

Coordination sahélo-saharienne
Il faut noter que sur l’espace nord-africain et d’Afrique de l’Ouest, la dernière grande invasion massive de criquets pèlerins remonte à environ 20 ans. Depuis, les pays concernés ont joint leurs forces pour coordonner leur lutte face au péril acridien.

D’ailleurs, c’est dans cette optique qu’un cadre de coopération les réunissant a fini par voir le jour. Ainsi, en février dernier, une nouvelle réunion des acteurs nationaux impliqués s’est tenue à Marrakech.

Il faut noter également que si la plupart des pays d’Afrique du Nord maintiennent leurs activités opérationnelles, la situation sécuritaire dans les pays du Sahel complique la coordination, surtout dans les zones où les interventions des États deviennent de moins en moins évidentes.

Enfin, pour rappel, il faut savoir que le criquet pèlerin est l’un des ravageurs migrateurs les plus destructeurs au monde. Un seul essaim peut couvrir une à plusieurs centaines de kilomètres carrés. Un kilomètre carré d’essaim peut contenir jusqu’à 80 millions d’adultes, capables de consommer en une journée la même quantité de nourriture que 35.000 personnes, indique l’agence onusienne.

Cyril Piou
Responsable de la Surveillance et des Prévisions acridiennes à la FAO

«Les opérations de prospection et de lutte sont particulièrement urgentes dans les endroits où les pluies de l’hiver et du début du printemps ont créé des conditions propices à la reproduction. Les prévisions de la FAO depuis janvier indiquent que l’éclosion et la formation de bandes commenceraient ce mois-ci dans les zones affectées. Si elles ne sont pas contrôlées, ces bandes pourraient se transformer en petits essaims en mai et juin, augmentant le risque pour les cultures et les pâturages.»

Thami Ben Halima
Expert de la FAO et consultant international

«La situation acridienne que connait le Maroc actuellement est une situation tout à fait normale, surtout quand il y a des pluies qui tombent dans des régions concernées par la présence permanente de criquets pèlerins. Nous ne sommes pas encore dans une phase d’invasion.»

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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