Maroc

Crédits immobiliers. Vers une stabilisation des taux ?

Les progrès réalisés dans la maîtrise de l’inflation pourraient ouvrir la voie à une stabilité prolongée de la politique monétaire, ce qui, à son tour, pourrait stimuler la demande dans le secteur immobilier. Afdal.ma livre ses pronostics pour le crédit immobilier. 

Les taux pour les prêts d’un montant inférieur à 250.000 DH ont été enregistrés à 4,20% sur une période de 7 ans, 4,50% sur 15 ans et 4,75% pour des durées supérieures à 25 ans. Pour les emprunts compris entre 500.000 et 800.000 DH, les taux ont été maintenus à 4,50% pour des prêts sur 15 ans, et à 4,75% pour des durées plus étendues.

Selon l’analyse d’Afdal.ma, le comparateur de crédits immobiliers en ligne, «bien que ces taux soient restés stables depuis le mois de juin, ils demeurent susceptibles de fluctuer en fonction des conditions du marché». Un élément clé de l’évolution récente du marché immobilier réside dans l’augmentation de la demande de fonds propres pour les projets immobiliers. Alors que l’apport personnel requis était en moyenne de 15% du prix d’acquisition en 2022, il s’est élevé à 22% en 2023. Cette hausse substantielle pourrait influencer la dynamique du marché en limitant potentiellement l’accès à la propriété pour certains emprunteurs, qui devront peut-être revoir leur budget pour répondre à cette nouvelle exigence financière.

Par ailleurs, Afdal met en évidence les efforts déployés par Bank Al-Maghrib pour contenir l’inflation, qui semblent porter leurs fruits, et demeure optimiste quant à un nouvel espoir sur le marché immobilier marocain. Il est estimé auprès d’Afdal que «les progrès réalisés dans la maîtrise de l’inflation pourraient ouvrir la voie à une stabilité prolongée de la politique monétaire, ce qui, à son tour, pourrait stimuler la demande dans le secteur immobilier». Afdal.ma a observé une stabilité des taux d’intérêt en juillet par rapport au mois précédent, ce qui pourrait être attribué en partie aux efforts de la banque centrale pour maintenir une politique monétaire stable.

La diminution de l’inflation, passant de 10,1% en février à 5,5% en juin en glissement annuel, suggère des perspectives de stabilité pour la politique monétaire à court terme. La banque centrale ayant relevé le taux directeur de 150 points de base l’année précédente, ce contexte d’inflation maîtrisée pourrait influencer le maintien de cette politique monétaire neutre, ce qui, à son tour, pourrait jouer un rôle crucial dans la stabilité des taux d’intérêt des prêts immobiliers.

Le marché immobilier marocain, en grande partie orienté vers les prêts à taux fixe, est particulièrement sensible à l’évolution de l’inflation. Une baisse de l’inflation peut être perçue comme un signal positif pour les emprunteurs et les investisseurs, car elle atténue le risque d’augmentation des coûts d’emprunt à l’avenir. À mesure que l’inflation revient à des niveaux plus normaux, les banques pourraient adopter une approche plus proactive pour attirer la demande.

Les taux d’intérêt stables et le contrôle de l’inflation pourraient contribuer à stimuler la demande et à créer un environnement propice à l’investissement immobilier. Cependant, il convient de noter que les conditions du marché peuvent évoluer rapidement, et les emprunteurs et les investisseurs devraient donc rester attentifs aux développements futurs.


Bachir Benslimane Bellemlih,

 

PDG de Afdal.ma 

 

«Les hausses de taux demeurent modérées»

Comment jugez-vous l’évolution de la situation du marché du crédit immobilier depuis le début de l’année ?

 

Nous observons une situation qui demeure complexe. Les fluctuations dans le secteur immobilier ont été plutôt agitées ces dernières années, et il est incontestable que les années 2020 et 2021 ont été marquées par des conditions exceptionnelles en raison de la crise sanitaire. Pour 2023, plusieurs défis se présentent, notamment en raison de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt. Ces facteurs ont un impact direct sur les capacités d’emprunt des ménages, et, depuis le début de l’année, nous constatons une tendance à la baisse de l’activité.

 

Pensez-vous que les banques aient totalement répercuté les hausses du taux directeur sur leurs taux de crédit ?

 

Nous avons assisté à des ajustements tarifaires de la part des banques depuis le début de l’année. Cependant, ces hausses demeurent modérées en comparaison avec l’augmentation des taux de référence. Dans un souci de stabilité et de soutien au marché immobilier, une brusque augmentation des taux immobiliers ne serait pas bénéfique, car elle pourrait accentuer les difficultés actuelles.

 

Y-a t-il un risque d’une nouvelle hausse dans les mois à venir ?

 

Prédire l’évolution des taux d’intérêt dans un environnement aussi incertain demeure un exercice délicat. Cependant, certains indicateurs pointent dans une direction relativement positive. L’inflation, qui a été à l’origine du resserrement de la politique monétaire et, par conséquent, de la hausse du coût de l’argent, montre des signes de dégonflement. Après avoir atteint un pic de 10,1 % en février, elle est revenue à 5,5 % en juin. Cette modération de l’inflation contribue à atténuer les risques associés aux prêts à long terme. Face à une inflation qui commence à marquer le pas et un marché immobilier qui tourne au ralenti, les banques pourraient maintenir des conditions attractives pour stimuler la demande.

 

Peut-on avoir une idée sur les données sur lesquelles Afdal se repose pour réaliser son baromètre mensuel ?

 

Les milliers (3K-4K) de simulations réalisées par nos utilisateurs et les centaines de pré-accords envoyés par nos équipes tous les mois. 

 

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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