Comment l’Agence pour la promotion et le développement du Nord développe la région
Capitalisant sur plus de deux décennies d’expertise, l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN) contribue largement à la dynamique de développement économique et social de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
L’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN) suit une stratégie conçue et déployée en adéquation avec l’évolution des besoins des populations et des territoires. Ainsi, suivant une démarche d’intervention intégrée et fédératrice, elle a accumulé une expertise considérable dans la mise en œuvre des projets visant la lutte contre les disparités sociales et spatiales, l’amélioration des services sociaux et la réduction de la vulnérabilité, mais aussi l’intégration économique et la promotion de l’emploi.
Dépasser la dynamique à deux vitesses
À partir de 2011, le portefeuille d’activités de l’APDN comprenait plus de 1.000 projets et programmes, avec plus de 20 MMDH mobilisés notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’agriculture, de l’industrie, de l’éducation et de la santé. L’agence s’est ainsi affirmée comme un acteur incontournable, du développement du Nord. Toutefois, malgré les résultats obtenus, les régions du Nord ont continué d’afficher, jusqu’à ces dernières années, un déséquilibre frappant entre l’espace rural fragile et l’espace urbain dynamique. Et même si elles sont près d’un pôle économique puissant comme Tanger-Tétouan, des provinces rurales demeurent souvent très fragiles avec des indicateurs de pauvreté et d’accès aux services publics très en deçà des moyennes nationales. La volonté royale de faire du Nord un modèle de développement durable intégré est entravée par une persistante dynamique de développement à deux vitesses, caractérisée par des zones rurales et montagneuses précaires. En effet, les taux de pauvreté-vulnérabilité atteignant plus de 35% dans certaines provinces. Il a été aussi constaté que les interventions sectorielles de l’État, à elles seules, ne peuvent suffire à améliorer les indicateurs de zones enclavées, à habitat éparpillé et accumulant des retards de développement importants. Aussi, la planification locale et ses solutions de proximité étaient soit absentes soit, dans certains cas, subjectives et peu efficientes.
Objectif : faire du Nord un modèle de développement durable et intégré
De ce fait, sous l’impulsion royale, afin de faire du Nord un modèle de développement durable intégré et une locomotive économique dans l’espace méditerranéen, les opérateurs publics et privés ont été invités, en 2009, à un ajustement stratégique, dans lequel l’APDN a joué un rôle de pionnier. «Cet ajustement stratégique visait à assurer le rééquilibrage du développement en faveur du monde rural par une approche participative, intégrée et globale valorisant les initiatives locales, dans l’esprit de la nouvelle Constitution et de la Régionalisation avancée. Ce rééquilibrage envers les zones les moins favorisées demeure d’ailleurs, une priorité nationale majeure, comme l’a rappelé le discours du Trône du 30 juillet 2015», explique-t-on auprès du top management de l’agence.
8.000 projets identifiés pour 30 MMDH d’investissement
Dans cette perspective, l’APDN a développé une approche qui s’est traduite par un appui au processus de planification territoriale dans plus de 200 communes, basé sur un diagnostic participatif obtenu à partir d’une enquête ayant concerné près de 2 millions de personnes.. Ainsi, «une feuille de route du développement sur 6 années a été élaborée sur la base d’un portefeuille de 8.000 projets pré-identifiés, pour un budget de près de 30 MMDH mobilisant l’ensemble des opérateurs publics», explique l’APDN.
Pour transformer cette feuille de route en une vision de développement réaliste, concrétisée par des projets prioritaires et à fort impact, l’agence a capitalisé sur son savoir-faire en matière de gestion de programmes de développement intégrés (PDI 2009-2011). Ainsi, sur la base de l’intégration des niveaux de développement central, régional, provincial et local, la feuille de route a été transformée par l’APDN en une stratégie opérationnelle intitulée «Plateforme stratégique 2013-2018» d’un montant dépassant les 24 MMDH, incluant un niveau spécifique financé par la contribution de l’agence (2,5 MMDH). Elle a été déclinée par l’élaboration de 11 plans provinciaux contractualisée entre l’agence, les collectivités territoriales et les départements sectoriels. Aussi, à partir de 2015, l’APDN a contribué à la gestion de près de 7 MMDH (dont 460 MDH de contribution financière propre) de programmes royaux, notamment le programme Tanger-Métropole, le programme intégré de développement économique et urbain de Tétouan et le programme de développement «Al Hoceima, Manarat Al Motawassit».
Dates clés
De 1996 à 2001 : Affirmation et mise à niveau des territoires
Après sa création en 1996, l’APDN devait s’affirmer dans le paysage institutionnel. Se faire connaître était son objectif global. Durant ces années, l’agence a joué un rôle majeur dans l’amélioration des indicateurs humains et sociaux qui présentaient des taux très alarmants, à travers la participation et la gestion partenariale de grands programmes nationaux, tels que les routes, l’électrification rurale, l’accès à l’eau potable, les infrastructures sociales, etc.
De 2002 à 2006 : Participation à la mise en œuvre des grands projets structurants
Cette phase reste parmi les plus importantes de l’histoire de l’agence. Après presque 10 ans de mise en œuvre de son programme économique et social, l’agence est identifiée comme un des facteurs principaux de l’évolution positive des niveaux de développement enregistrés dans les préfectures et provinces du Nord. Ces dernières ont, en effet, enregistré un saut qualitatif, affichant un niveau économique plus élevé et/ou des services mieux équipés.
De 2006 à 2011 : Vision intégrée de développement urbain et rural
Cette phase a été marquée par l’exécution de programmes de mise à niveau urbaine, qui ne sont pas une simple réalisation d’un éventail de projets, mais un processus de concertation et d’intégration, dont la coordination est confiée aux walis et gouverneurs. Son objectif de réalisation de «projets de territoire» réfléchis, synergiques et durables a contribué à façonner le visage nouveau et attractif des villes du Nord ainsi qu’à émuler leur dynamique économique. Le programme de développement intégré des zones concernées par la culture du cannabis (2009-2011) fût parmi les expériences pionnières au niveau national, mobilisant l’appui de la société civile dans la mise en œuvre de centaines de projets coordonnés et pilotés dans une logique de mutualisation, de convergence et de célérité.
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco Docs