Maroc

Comment évaluer la désinflation observée en 2017 ?

54% des 994 internautes qui ont répondu au sondage en ligne de Flm, se sont déclarés satisfaits de la désinflation observée en 2017. Dans l’autre sens, 46% ne sont pas satisfaits par rapport à cette situation.

En introduction, notons qu’après la baisse des prix en mars, l’indice des prix à la consommation n’a connu, au cours du mois d’avril 2017, qu’une hausse de 0,2% par rapport au mois précédent. Surtout, sur un an glissant, l’indice des prix à la consommation n’a enregistré qu’une hausse de 0,3% au cours du mois d’avril 2017 en lien avec la hausse de l’indice des produits non alimentaires de 1,5% compensée par la baisse de celui des produits alimentaires de 1,0%.

Pour rappel, l’inflation s’était stabilisée à 1,6% en 2016, en ligne avec les prévisions de Bank Al-Maghrib. Aussi, selon BAM, elle reviendrait à 1,1% en moyenne en 2017, avec la dissipation de l’impact des chocs sur les prix des produits alimentaires à prix volatils, avant d’augmenter à 1,7% en 2018. Ainsi, ceux qui sont satisfaits, ils le sont certainement car l’inflation est importante pour le moral des ménages. En effet, les ménages sont toujours allergiques à l’inflation comme le montre l’enquête du HCP, au premier trimestre 2017, avec 87,4% des ménages qui estiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois quand sur les 12 prochains mois, l’inflation devraient continuer à augmenter selon 79,1% des ménages. De même, l’inflation permet de mieux cerner les taux d’intérêts réels. En effet, pour rappel, 39% des 692 internautes qui ont répondu au Sondage Online de Flm en mars 2017, ont considéré percevoir les taux d’intérêt sous un angle réel. Ainsi, avec une inflation de 0,3%, le taux d’intérêt nominal de 2,8% du 5 ans de l’État se transforme en taux réel de 2,5%, contre 1,2% si l’inflation s’installe à 1,6% (niveau de 2016).

Quant à ceux qui ne débordent pas d’enthousiasme par rapport à cette désinflation, ils se basent probablement sur l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics. Celui-ci, a connu, au cours du mois d’avril 2017, une hausse de 1,4% par rapport au mois d’avril 2016, soit un niveau proche de celui des dernières années. Aussi, la désinflation est surtout d’origine alimentaire, probablement en lien avec la bonne saison agricole. Ainsi, dans des domaines sensibles au quotidien, nous avons assisté à une hausse de 2,1% des prix dans le transport, de 2,9% dans l’enseignement et de 4,0% dans les restaurants et hôtels.


Farid Mezouar
DG de FL Market

Les Inspirations ÉCO :  Doit-on se réjouir de la désinflation ?
Farid Mezouar : Tout dépend de son origine. En effet, la désinflation est saine quand elle est importée notamment au niveau de la facture énergétique ou alimentaire. Il en est de même quand elle est consécutive à une amélioration à large échelle de la productivité et/ou à une concurrence pure et parfaite dans des secteurs de biens de grande consommation. Toutefois, la désinflation est dangereuse quand elle cache un scénario à la japonaise avec une déflation qui pointe son nez.

Comment apprécier le niveau d’inflation au Maroc ?
Sur les dernières années, l’inflation au Maroc est globalement inférieure à 2%. C’est l’un des rares pays émergents ou en voie de développement à afficher un tel niveau. À titre de comparaison, la Turquie est à 10%-11%, quand le Mexique est à 5%-6%, ou la Tunisie à près de 5%. Ainsi, si ce niveau est positif pour le pouvoir d’achat et la stabilité des prévisions, il cache certainement une faible dynamique des crédits et donc de l’investissement privé.     l



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