Maroc

Chambre des conseillers : la majorité quadrille le terrain

Le compte à rebours pour le renouvellement de la deuxième instance législative a commencé. Le RNI devra conforter sa position de leader dans les deux Chambres du Parlement.

Contrairement au précédent mandat empreint de divergences au sein de la majorité dans les deux Chambres du Parlement, le nouveau mandat des conseillers sera marqué par une homogénéité vitale pour l’assise parlementaire de la nouvelle coalition gouvernementale.

En effet, et à l’issue des élections des conseils des provinces et des préfectures, la même hiérarchie issues des élections communales a été respectée, permettant ainsi au RNI d’obtenir 429 sièges, suivi cette fois, de loin, du PAM qui a obtenu 317 sièges et de l’Istiqlal qui en a décroché 254 au sein des conseils provinciaux et préfectoraux. Combiné aux résultats obtenus durant les élections des chambres professionnelles, les trois partis de la majorité seront fortement représentés dans la deuxième instance législative. La campagne électorale pour le renouvellement de la Chambre des conseillers va débuter le 24 septembre, alors que la date du scrutin a été fixée au 5 octobre.

La nouvelle carte politique devra redéfinir les priorités législatives durant ce mandat, de même que l’assise parlementaire du nouvel Exécutif aura à assurer un appui stratégique aux projets de loi adoptés par le gouvernement.

Une forte empreinte territoriale
La réduction du nombre de conseillers, à la deuxième chambre, à 120 membres visait essentiellement à garantir l’efficacité de leur intervention au double niveau territorial et sectoriel. La formule semble actuellement porter ses fruits. Ainsi, ces membres sont répartis entre les collèges électoraux qui donnent 72 sièges aux représentants des collectivités territoriales, élus au niveau des régions. Cette prééminence des régions au Parlement reste cruciale pour tracer la feuille de route des conseillers durant ce mandat. À côté de ces élus choisis directement parmi la nouvelle élite régionale, la nouvelle Chambre des conseillers sera formée de 20 membres élus, dans chaque région, par un seul collège électoral composé de l’ensemble des élus des chambres professionnelles (Chambres d’agriculture, Chambres de commerce, d’industrie et de services, Chambres d’artisanat et Chambres des pêches maritimes).

Les 28 sièges restants sont de nature non politique. En effet, 8 membres élus, dans chaque région, par un collège électoral composé d’élus des organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives auront le droit de siège. De même que 20 membres élus, au niveau national, par un collège électoral composé de représentants des salariés, seront également élus le 5 octobre prochain.

La présence renforcée des partenaires sociaux vise à instaurer des mécanismes de coopération au niveau législatif entre les partis politiques, les syndicats et la CGEM en vue d’agir en amont en matière de refonte légale des relations du travail, mais aussi pour contribuer au chantier de la couverture sociale. Il faut dire que le nouveau mandat devrait aussi permettre aux groupes parlementaires de l’opposition de mieux se positionner, avec comme chef de file l’USFP qui devra renforcer sa présence dans la deuxième chambre. Et ce, en raison de l’amélioration de son score dans les conseils des provinces et des préfectures, avec une 4e place obtenue grâce aux 103 sièges remportés par le parti de la rose. 

Un record pour le parti de la colombe

Ce sont les élections de tous les records pour le RNI, qui devra couronner son grand succès électoral par une majorité confortable au sein de la Chambre des conseillers, après avoir été classé en tête pour les élections législative, régionales et communales, ainsi que pour les élections des conseils des provinces et des préfectures et les chambres professionnelles. Le parti de la colombe devrait ainsi mettre en œuvre son programme du mandat en s’assurant le soutien de ses alliés à la Chambre des conseillers.

Ce qui permettra au parti d’honorer ses engagements électoraux et de concevoir un plan législatif pour la 2e chambre qui se recentre sur les domaines d’intervention prioritaires des conseillers durant le nouveau mandat. Il faut dire aussi que la majorité confortable obtenue par le RNI lui permettra de se doter de deux groupes parlementaires assez forts dans les deux Chambres du Parlement. Ce qui est de nature à renforcer le rôle des élus du parti en matière de contrôle, notamment pour la mise en place de missions de prospection et des commissions d’enquête, qui ont été peu usitées durant les deux précédents mandats.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO



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