Certificat de conformité : les importateurs de tissus pour le retrait de Portnet

Depuis l’entrée en vigueur du traitement des certificats de conformité (COC) via Portnet.ma, les importateurs de tissus font face à des retards chroniques et des dysfonctionnements techniques. Alors que la plateforme était censée simplifier les démarches, elle aurait au contraire rallongé les délais de traitement, impactant l’activité économique. Face à cette situation, les professionnels réclament des solutions urgentes pour éviter des pertes supplémentaires. La réunion prévue avec le ministère ce mercredi s’avère décisive.
La polémique sur les certificats de conformité (COC), destinés à améliorer le système de contrôle des produits industriels à l’importation, ressurgit avec force.
Les craintes initiales des importateurs quant à l’entrée en vigueur du nouveau dispositif relatif au traitement de ces certificats via la plateforme Portnet.ma se sont révélées fondées. Elles confirment ainsi la pertinence des inquiétudes que l’Association nationale des importateurs de tissus (ANIT) avait soulevées.
Retards de traitement
Le fait est qu’à partir du 15 janvier dernier, la demande et l’obtention des COC s’effectuent systématiquement par le biais de Portnet, une plateforme mise en place afin de fluidifier le traitement des produits contrôlables à l’origine et de faciliter la gestion des COC, des licences ainsi que des enregistrements accordés aux importateurs. Mais depuis, ces derniers ont dû prendre leur mal en patience, car il semble que le délai de traitement se soit allongé.
Entre la plateforme, qui connaît fréquemment des soucis techniques pouvant durer plusieurs jours, et les organismes de contrôle, les importateurs se trouvent dans une impasse.
«Depuis l’intégration de la demande de COC via Portnet, les retards s’accumulent, engendrant des pertes pour bon nombre d’acteurs économiques. Certes, nous n’avons pas pu évaluer le manque à gagner jusqu’à présent, mais les incidences de ces retards dans le traitement ne sont pas négligeables. Si ce n’est pas le système de Portnet qui bloque, alors ce sont les organismes de contrôle, chargés d’approuver le certificat de conformité, qui mettent beaucoup de temps à le valider», déplore Younès El Moufti, président de l’ANIT.
En effet, les professionnels indiquent qu’auparavant, le délai de traitement ne dépassait pas deux jours, alors qu’aujourd’hui, il est compris entre huit et dix jours au niveau des bureaux de contrôle mandatés par le ministère de l’Industrie et du Commerce.
Une lueur d’espoir
Face à cette impasse, les importateurs de tissu ne sont pas restés passifs. Des notifications ont été adressées aux cinq différents organismes concernés, réclamant une rencontre afin de s’enquérir des raisons de ce retard. La délégation du ministère de tutelle de la région Casablanca-Settat a également été informée de la situation. D’ailleurs, une réunion a eu lieu avec le représentant de l’ANIT, durant laquelle le professionnel a exposé les contraintes auxquelles ils sont confrontés.
«Le procédé en lui-même est une manière de renforcer le contrôle des marchandises importées au profit de la santé et de la sécurité des consommateurs, ce que nous saluons par ailleurs. Mais le fait que la démarche se déroule sur Portnet n’a en aucun cas simplifié les procédures administratives ; au contraire, il les a compliquées davantage. De plus, cela touche tous les importateurs, quelle que soit leur activité», précise El Moufti.
Aujourd’hui, les professionnels s’accordent à dire qu’il serait judicieux de retirer la démarche de demande du certificat de conformité de Portnet. Toutefois, les importateurs de tissu ne perdent pas espoir. Ils aspirent à une amélioration de la situation, après être parvenus à programmer une rencontre avec le ministère de tutelle. Cette réunion, qui se tiendra ce mercredi, aura lieu en présence de la direction générale du Commerce au sein dudit ministère.
L’échange portera sur la problématique soulevée par les professionnels, dans la perspective de parvenir à une solution moins contraignante et plus efficace en termes de délais. Côté activité, les retards occasionnés se sont principalement répercutés sur les petites usines de confection. Comme l’habit traditionnel est prisé en cette période de ramadan et en perspective de la la fête de Aïd al fitr qui approche, la demande bat son plein. Or, comme les importateurs n’ont pas reçu la matière à temps, voire pas encore, l’offre est moins importante, et ne peut satisfaire la demande.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO