Maroc

La mort d’une femme dans un tunnel nauséabond à Casablanca sème la colère

Fatima Abbassi, âgée de 76 ans, a été retrouvée par les autorités morte noyée dans une mare d’eau croupie dans un passage souterrain non opérationnel à proximité de la station de tramway du quartier l’Oasis.

Sortie de chez elle le vendredi 7 décembre pour se rendre chez une connaissance à Marrakech, la septuagénaire a pris le bus qui l’a déposée à l’arrêt le plus proche de la gare ferroviaire de l’Oasis. La défunte a tenté de se dépêcher pour ne pas rater le train, et a trouvé sur le chemin de la gare un passage souterrain ouvert qu’elle a emprunté sans réfléchir pour raccourcir le trajet. Ayant récemment subi une opération de la cataracte, «la femme, qui présentait quelques légers troubles de la vision», selon les déclarations de sa nièce à LesECO.ma, n’est pas arrivée à visualiser précisément ce qui se trouvait dans le tunnel. Elle a trébuché dans une pente et est tombée dans une mare d’une profondeur de 4 mètres pleine d’ordures où elle est morte asphyxiée.

«Ma tante maternelle est morte dans un endroit sale, abandonné et très dangereux. Elle était en bonne santé malgré son âge. Aujourd’hui, elle n’est plus là, et n’importe quelle personne pourrait subir le même sort si ces endroits restaient accessibles et sans aucune signalisation pour indiquer leur dangerosité», déclare Houda E.M, nièce de la défunte. Elle ajoute: «J’ai pu retracer le chemin de ma tante grâce aux caméras du tramway, et l’autopsie a effectivement conclu à une noyade».

Quels sont les recours ouverts aux ayants-droit de la victime? Contactée par LesECO.ma, Me Ihsane Kanouni Hassani, avocate au Barreau de Casablanca, assure que «La situation implique donc les pouvoirs publics et leur démembrement. Le recours des ayants-droit devrait s’acheminer vers les juridictions administratives. Toute action en indemnisation devra se faire devant le tribunal administratif qui reste compétent aux termes de l’article 8 de la loi 41-90 instituant les tribunaux administratifs. La requête invoquera donc la responsabilité délictuelle des responsables, conformément aux articles 77 et suivant du dahir des obligations et contrats. Il convient au préalable, avant tout recours, de constater l’état de délabrement du tunnel et l’absence de toute signalisation de danger ou toute autre indication en interdisant l’accès au public. Cette constatation doit se faire par un huissier de justice qui en dressera un procès-verbal. En outre, il est également envisageable de rechercher la responsabilité pénale en la matière. En effet, aux termes de l’article 432 du Code pénal, «Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause est puni de l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 250 à 1.000 DH». Les ayants-droit de la défunte pourront dans ce cas déposer leur plainte pour homicide involontaire en se constituant partie civile et réclamer une réparation du dommage subi. Ce recours peut se faire concomitamment au premier qui ou être exclusif».

 

 


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