Casablanca : la police de l’hygiène opérationnelle d’ici cet été
Face à la persistance des comportements irresponsables en matière de propreté, Casablanca lance une police d’hygiène chargée de sensibiliser la population et de verbaliser les infractions. Une initiative que Moulay Ahmed Afilal, vice-président du conseil communal, nous détaille.
Dans les rues de Casablanca, les déchets s’accumulent, malgré les efforts de sensibilisation et les investissements réalisés. Chaque jour, ce sont plus de 3.000 tonnes de déchets qui sont collectées par les sociétés délégataires.
Pourtant, certaines habitudes persistent, mettant à mal l’image de la ville. C’est pour faire face à ces incivilités que la commune a décidé de passer à la vitesse supérieure en déployant une police d’hygiène.
«Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, certains continuent de jeter leurs déchets n’importe où, notamment dans les espaces verts. C’est un problème majeur», nous confie Moulay Ahmed Afilal.
L’objectif de cette nouvelle unité est clair : sanctionner pour mieux responsabiliser.
Une mission de sanction et de responsabilisation
Cette unité spécialisée aura pour mission principale de verbaliser les contrevenants qui ne respectent pas les règles de propreté urbaine. «Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, certains comportements persistent ; les déchets sont jetés n’importe où, notamment dans les espaces verts», explique le vice-président du conseil communal.
Ainsi, tout citoyen, commerçant ou restaurateur ne respectant pas les normes de gestion des déchets pourra se voir infliger une amende de 100 dirhams. Un montant qui pourrait être revu, mais qui reste modéré. Il vise avant tout à marquer les esprits et à provoquer une prise de conscience collective.
Pour assurer l’efficacité de cette mesure, entre 64 et 96 agents seront recrutés et répartis sur les 16 arrondissements de la ville, avec une équipe de 4 à 6 agents par secteur.
«Ces agents seront formés et encadrés par la société de propreté Casa Baïa avant d’être déployés sur le terrain avec les moyens nécessaires», nous explique Afilal.
La mise en place de cette brigade est prévue avant l’été afin d’assurer une meilleure discipline en période estivale, où la fréquentation atteint des sommets.
Un dispositif qui vient renforcer la gestion déléguée des déchets
Depuis 2004, la propreté de Casablanca est confiée à des sociétés privées dans le cadre de la gestion déléguée. Actuellement, les entreprises ARMA Casablanca et Averda environmental services se partagent cette responsabilité. Ces délégataires assurent la collecte des déchets ménagers, le balayage, le lavage des voies et la gestion des déchets verts et encombrants ainsi que des plages.
Pour améliorer leur efficacité, plusieurs innovations ont été introduites, telles que la conteneurisation géolocalisée et enterrée, le renforcement du suivi informatique et des actions de sensibilisation accrues. Toutefois, ces améliorations ne suffisent pas face aux comportements inciviques.
«Il est temps de responsabiliser tout le monde par des actions concrètes», insiste Afilal.
La mise en place de la police d’hygiène s’inscrit dans une stratégie plus large visant à améliorer la gestion des déchets à Casablanca. La métropole a déjà amorcé un tournant avec l’ouverture d’une nouvelle décharge contrôlée conformément aux normes environnementales, afin de réduire les nuisances des anciennes décharges sauvages.
En parallèle, les autorités explorent des solutions plus durables comme le recyclage et la valorisation des déchets. Avec ce nouveau dispositif, la municipalité espère non seulement renforcer la discipline, mais aussi instaurer une nouvelle culture de propreté dans l’espace public. Reste à voir si les Casablancais joueront le jeu.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO