Maroc

Cap Ghir : Grand flou autour de la station de dessalement

L’appel d’offres pour le renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville d’Agadir par dessalement d’eau de mer a été reporté pour la 4e fois consécutive. Les acteurs locaux manquent de visibilité à cause de la suspension des travaux au sein de la station dont la mise en service est prévue en 2017 pour assurer les besoins en eau potable du Grand Agadir.

Les craintes des acteurs locaux à Agadir commencent à se confirmer au sujet du retard de l’unité de dessalement de l’eau de mer, censée assurer en 2017 les besoins du Grand Agadir en eau potable. C’est la 4e fois consécutive que la Direction des approvisionnements et marchés de l’ONEE-Branche Eau reporte l’appel d’offres international n°08/DAM/ET/2015 afférent au renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville d’Agadir par dessalement d’eau de mer. Les dates de remise des offres et d’ouverture des plis, initialement prévues le mercredi 10 février 2016, ont été une nouvelle fois reportées au mercredi 30 mars 2016 alors qu’elles avaient été fixées auparavant au mois de novembre et décembre 2015.

Cette date coïncide également avec le délai où Abengao, la société andalouse chargée de la réalisation dudit projet espère convaincre ses créanciers d’engager une restructuration de ses finances avant le 28 mars, date au-delà de laquelle elle sera contrainte de se déclarer insolvable. Les travaux prévus dans le cadre de cet appel d’offres, qui est limité aux pays membres de la Banque islamique pour le développement (BID) concernent la réalisation des travaux de renforcement de l’alimentation en eau potable du Grand Agadir à partir de la station de dessalement de Cap Ghir et de la station de traitement Tamri. Il s’agit entre autres de la réalisation d’une station de pompage au niveau de la station de traitement Tamri, de la pose d’une conduite d’eau potable sur un linéaire de 56 km ainsi que de la réalisation d’un réservoir (RMC1) pour une capacité de stockage de 10.000 m3 en plus de deux autres réservoirs, l’un à la localité d’Aourir et l’autre à Tassila pour des capacités respectives de stockage de 5.000 et 10.000 m3.

Difficultés financières ?
Par ailleurs, les études géotechniques ont été déjà réalisées par des laboratoires marocains de travaux publics. Au-delà du simple report de cet appel d’offres, les acteurs locaux à Agadir manquent de visibilité au sujet de la réalisation de ce projet en raison de l’année hydrologique qui s’annonce actuellement difficile pour la région du Souss-Massa devant l’absence des précipitations qui impacteront négativement le stock des barrages, surtout celui d’Abdelmoumen, le principal fournisseur des eaux d’irrigation pour l’agriculture. Aujourd’hui, des responsables locaux affirment que la suspension des travaux est liée essentiellement aux difficultés financières du groupe espagnol Abengoa, chargé de la réalisation dudit projet dans le cadre du consortium formé également d’Inframaroc, filiale de la CDG. Pourtant, les fonds ne sont pas apportés par l’entreprise espagnole en crise mais par le consortium financier mené par BMCE Bank, qui devait injecter 82 millions d’euros. D’autres attribuent ce retard à la réticence des entités relevant de la société civile au sujet de l’impact du projet sur le spot de Boilers, connu à l’international, et ceci malgré que le projet ait reçu l’acceptabilité environnementale suite au lancement d’une enquête publique de la commune de Tamri, marquée par la mobilisation des associations de surf. C’est pourquoi certains avancent même que l’ONEE compte changer l’emplacement du projet à cause de cette réticence. 



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