Maroc

Campagne agricole : des premiers signaux positifs

Une campagne agricole qui démarre sur les chapeaux de roues. C’est là le tableau mis en avant par la tutelle qui se vante déjà de la belle moisson de cette année, malgré la crise économique et sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus.

Le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts ne cache pas sa satisfaction quant au bon déroulement de la campagne agricole 2020-2021. Dans un communiqué de presse rendu public mercredi, le département dirigé par Aziz Akhanouch fait état d’un taux de réalisation de 60% pour le programme d’assolement et de bonnes perspectives pour la campagne d’exportation des produits agricoles.

Une belle moisson
Ainsi, concernant le programme d’assolement d’automne en cultures maraîchères de la campagne agricole 2020-2021, son taux de réalisation a atteint 60% (62.700 ha) du programme arrêté par le département de l’Agriculture, portant sur 105.000 ha. Le communiqué note que les taux de réalisation des principales cultures sont de 88% pour la tomate, 62% pour la pomme de terre et 42% pour l’oignon. «Ce programme maraîcher sera réalisé en totalité avant fin décembre 2020», indique-t-on. Pour ce qui est des grandes cultures d’automne, à savoir les céréales, semences, légumineuses, fourrages et cultures sucrières, les réalisations à ce jour ont atteint 1.200.000 ha, soit 21% du programme global arrêté pour toutes les cultures (5.733.000 ha), avec un taux de réalisation atteignant 74% pour les cultures sucrières, en raison du retard des précipitations, souligne la tutelle. Cette dernière estime qu’avec l’arrivée des pluies attendues cette semaine et celles à venir, le rythme des emblavements des grandes cultures d’automne, notamment des céréales, s’accélèrera ; il pourrait atteindre 1 million d’hectares par semaine, à l’instar des campagnes agricoles similaires, et rattraper le retard enregistré depuis le début de la campagne. Mais l’optimisme de la tutelle ne semble pas contagieux. Les producteurs agricoles préfèrent opter pour la prudence car «on ne sait pas encore ce que les jours et mois à venir nous réservent», estime un opérateur. Beaucoup sont encore marqués par les dégâts liés à la crise de la Covid-19. Le traumatisme de la sécheresse et du stress hydrique reste vivace.

Un optimisme peu contagieux
En somme, nombreux sont les facteurs qui expliquent la circonspection des agriculteurs, et Houcine Aderdour, président de la Fédération interprofessionnelle de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL), les comprend. «Il y a d’abord la maladie, puis le stress hydrique, et enfin la sécheresse», résume le patron de la FIFEL, peu loquace sur le sujet. Selon lui, il est encore trop tôt pour émettre des projections sur la campagne agricole 2020-2021. La tutelle, qui salue le bon déroulement des exportations des produits agricoles pour la campagne 2020-2021, voit les choses autrement. Selon le département ministériel, les envois à l’étranger ont enregistré de bonnes performances durant le début de la présente campagne, malgré un contexte international encore difficile, caractérisé par la propagation de la Covid-19. Dans le détail, les exportations de clémentines ont enregistré une importante croissance durant la campagne 2020-2021, atteignant un volume de l’ordre de 106.600 tonnes au 22 novembre (du 1er septembre au 22 novembre 2020), soit une hausse de 60% par rapport à la même période de la campagne précédente, explique le ministère. Par ailleurs, la campagne actuelle est également marquée par «une situation commerciale favorable sur les marchés internationaux pour les clémentines en particulier, et pour les agrumes de manière générale», explique le ministère, soulignant que cette tendance positive est également constatée pour les produits maraîchers qui ont atteint un volume de 214.500 tonnes durant la campagne 2020-2021 (au 22 novembre), enregistrant ainsi une croissance de 15% par rapport à la campagne précédente. Pour ce qui est des exportations de tomates, celles-ci ont connu une augmentation de 3% pour atteindre un volume de 117.400 tonnes. Même constat pour les poivrons et les piments, lesquels ont aussi enregistré une bonne performance avec un volume de 19.400 tonnes, en hausse de 27% par rapport à la campagne 2019-2020. Enfin, pour les framboises, les exportations ont atteint durant cette campagne un volume de l’ordre de 6.500 tonnes, enregistrant une croissance de l’ordre de 17%.

Pas de pénurie en vue
Dans un autre registre, concernant l’approvisionnement du marché national en céréales, la tutelle se veut rassurante, affirmant que tout «se déroule dans des conditions normales». À titre d’exemple, le ministère de l’Agriculture indique qu’«en dépit de la production nationale limitée cette année, et grâce notamment aux mesures de suspension des droits de douane, des importations sont régulièrement réalisées en quantités et en qualité suffisantes». Toujours selon les mêmes sources, ces énormes quantités de nourriture importées permettront de répondre aux besoins en céréales de l’industrie nationale de transformation (minoteries et semouleries industrielles, fabricants d’aliments composés…), et de renouveler en permanence les stocks intérieurs couvrant trois à quatre mois des besoins. Toujours dans le même registre, le ministre assure que, concernant les légumineuses, notamment les lentilles et les pois chiches, le marché national est suffisamment approvisionné avec une couverture permanente de quatre à cinq mois des besoins, ajoutant que les prix pratiqués pour ces denrées sont relativement stables. 

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco



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