Brahim Lachaibi : “Les agences immobilières ont démultiplié les solutions digitales pour poursuivre leur activité”
Brahim Lachaibi, Responsable de l’agence immobilière Access Immo Tanger
Sentez-vous toujours l’impact du Covid-19 sur votre activité ?
Afin de définir l’impact de la crise du Covid-19 sur le secteur de l’immobilier et, plus précisément, sur les agences immobilières, je peux vous dire que, depuis le 17 mars 2020, la majeure partie des agences ont mis, par précaution, la plupart de leurs collaborateurs en télétravail, avec, en conséquence, un arrêt quasi-total de l’activité (à savoir, plus de 85%). Il n’est plus possible de rencontrer nos clients, ni d’aller faire des visites ou des prospections. Notre activité dépend de la relation avec nos clients, nos collaborateurs et nos partenaires (promoteurs, administrations, notaires, architectes…) mais malheureusement, ce lien sera difficile à rétablir immédiatement et cela demandera un certain temps d’adaptation.
Aujourd’hui, quelle est la situation des professionnels des agences immobilière ?
Les restrictions gouvernementales, appliquées fin 2020 et début 2021, n’ont pas eu d’impacts majeurs sur le marché immobilier, contrairement à ce qui a pu être observé lors du premier confinement. Les ménages ont appris à gérer leur quotidien et leurs projets différemment, tandis que les agences immobilières ont démultiplié les solutions digitales pour poursuivre leur activité. De manière globale, on observe une année 2021 très soutenue, en termes de location et ventes sur le moyen standing, avec un léger rééquilibrage entre l’offre et la demande.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis des autorités et de vos partenaires du secteur ?
Le secteur vit une conjoncture défavorable. Il est temps d’organiser une conférence, qui peut être l’œuvre de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), pour discuter des moyens pouvant relancer l’activité qui a été impactée des années durant. L’essentiel est de redonner confiance aux acquéreurs et de revoir certaines réglementations et dispositions qui ont des effets défavorables, notamment au niveau de la Conservation foncière et de la Direction générale des impôts. Il faut aussi améliorer le référentiel des prix, qui a apporté, certes, de nombreuses solutions en matière de régularisation du marché, mais qui présente, toutefois, plusieurs lacunes. En France, le référentiel n’est pas fixé par l’administration fiscale, mais élaboré conjointement par des professionnels du secteur dont des notaires, des promoteurs et des agents immobiliers. Ces derniers constituent, à ce titre, une véritable force de proposition.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO