Bientôt une unité de traitement des lixiviats
Les problèmes des lixiviats à Fès vont bientôt cesser. La commune vient de dédier une enveloppe de plus de 118 MDH pour la mise en place d’une unité de traitement de ce liquide qui menace la nappe phréatique de la ville.
C’est une bonne nouvelle pour les habitants de Fès. La question des lixiviats générés par la décharge et dont souffrent les habitants de la ville va bientôt prendre fin. En effet, ce liquide est à l’origine de mauvaises odeurs au niveau des quartiers de la route de Sidi Harazem, Narjis et près du Centre hospitalier universitaire Hassan II. Il présente également une menace pour la nappe phréatique de la ville de Fès et de la source thermale de Sidi Harazem. Pour remédier à ces problèmes générés par la décharge publique, la ville propose de réaliser une unité de traitement des lixiviats, tout en continuant à produire de l’énergie. «Ce projet d’ampleur entre dans le cadre du programme d’appui du gouvernement aux collectivités territoriales pour la concrétisation de la stratégie nationale dédiée à la gestion des déchets ménagers. En effet, le programme penche principalement sur la modernisation et l’amélioration des modèles de traitement des déchets afin de permettre aux décharges des différentes villes une meilleure contribution à la préservation de l’environnement et au développement social», explique Driss El Azami El Idrissi, maire de la ville de Fès.
Quant au montant d’investissement, ce projet va nécessiter une enveloppe de 118,73 MDH, financée en grande partie par la commune. Le secrétariat d’État chargé du Développement durable y contribuera avec 10 MDH, dont 6 MDH devaient être alloués en 2017 et 4 MDH en 2018. Concernant la décharge de la ville de Fès, il faut noter que cette dernière est considérée comme étant la première dans son genre au Maroc. Avec un investissement global qui s’élève à 100 MDH, dont 26 MDH pour les seuls équipements bioélectriques. La décharge permet la production d’un mégawatt de puissance électrique et pourrait atteindre à terme 5 MW. Initié par la société américaine Ecomed, spécialiste des projets de cogénération et de valorisation du biogaz, responsable de la décharge contrôlée de Fès et par le Conseil communal de la ville, ce projet a contribué efficacement à l’amélioration de la gestion et de l’exploitation de la décharge, en convertissant le biogaz en énergie électrique, au moyen d’une centrale électrique. Cette technologie a été installée et est entretenue par Ecomed, Pour sa part, la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Fès (Radeef) a financé la réalisation d’une ligne de moyenne tension, ainsi que le couplage de la station bioélectrique au réseau électrique de la ville. Pour la première année d’exploitation (2015), la production d’énergie renouvelable à partir de la décharge est estimée à 8.660 MWh/an, ce qui équivaut à des revenus de près de 7 MDH. Pour les responsables Ecomed, «le reste de l’énergie produite pourrait être vendu à des tarifs préférentiels à d’autres entreprises vertes, de transport ou de ciment». Réalisée dans le cadre d’un partenariat public-privé tripartite, regroupant la Commune urbaine de Fès, le ministère de l’Intérieur et la société délégataire Ecomed, la décharge publique de Fès est une infrastructure moderne dont l’objectif est «la protection de l’environnement, l’amélioration des conditions sanitaires, ainsi qu’à l’optimisation économique de la gestion des déchets solides». Cette décharge contrôlée, dont l’exploitation a démarré en 2004, traite tous les jours entre 750 et 1.000 tonnes de déchets solides.