Bientôt un centre d’innovation agro-alimentaire
Ce nouvel espace va permettre aux opérateurs de l’agro-alimentaire de bénéficier des dernières innovations réalisées dans la filière.
C’est une bonne nouvelle pour les opérateurs du secteur agricole de la région de Fès-Meknès. En effet, la région va bientôt bénéficier de son propre centre d’innovation agro-alimentaire (CIA), ce qui va favoriser le développement technique et commercial des PME et startups agro-industrielles ainsi que les organisations de producteurs agricoles désirant s’orienter vers la transformation des aliments. À cet effet, une étude de faisabilité pour la mise en place de deux CIA dont celui de Fès-Meknès vient d’être lancée. Ce marché estimé à 2,16 MDH TTC, devra être réalisé dans un délai de 5 mois. L’étude devra permettre, entre autres, la définition des modalités de gestion des CIA ainsi que l’introduction d’un mécanisme d’appel à projets pour l’innovation agro-industrielle. Ce projet qui est porté par le ministère de l’Agriculture dans le cadre du Plan Maroc vert montre l’importance que joue l’agro-industrie dans la valorisation de la production agricole avec tous ses impacts sur l’investissement, l’emploi, le développement local et les revenus des agriculteurs. Selon le ministère, plusieurs programmes et actions ont été lancés en vue de promouvoir la valorisation des produits agricoles, notamment la mise en place des agropoles afin d’accompagner les opérateurs à améliorer leur compétitivité et intégrer les marchés dans les meilleures conditions. Toutefois, une grande majorité du tissu agroalimentaire fait encore face à de nombreux défis d’ordre technique et technologique, managérial, financier et commercial notamment. «Face à ces défis et pour assurer une amélioration de la croissance de la valeur ajoutée agro-industrielle et de la compétitivité du secteur, il s’avère opportun de mettre en place, dans un premier temps, deux centres d’innovation agro-alimentaires afin de contribuer à apporter des solutions pour l’accompagnement et le développement des entreprises agro-industrielles», souligne la Direction du développement des filières de production relevant du ministère de l’Agriculture. Il est à noter que la création du CIA s’inscrit dans le cadre du programme de renforcement des chaînes de valeur agroalimentaires, financé par la Banque mondiale pour environ 2 MMDH. Ce programme quinquennal (2018-2022) prévoit entre autres le renforcement des services de développement commercial et de soutien technique au secteur agroalimentaire. En complément du développement du CIA, ce programme financera un mécanisme d’innovation «compétitif» pour appuyer des projets d’innovation de PME et d’organisations de producteurs visant le développement et l’introduction sur le marché de nouveaux produits, services ou technologies agroalimentaires.
Évaluation des opportunités d’investissement dans la région
Dans ce sillage, les responsables de la Direction régionale de l’agriculture de Fès-Meknès (DRA-FM) ont dressé récemment un rapport sur les opportunités d’investissement dans le secteur de l’agroalimentaire dans la région. D’après les résultats de ce rapport, la région n’a plus besoin de plus d’investissements dans les unités de trituration parce qu’elle est totalement saturée avec ses 345 unités de trituration moderne et semi-moderne globalisant une capacité de 16.000 t/J. Par contre, la filière oléicole dans la région affiche actuellement un grand besoin dans le domaine de la conserve des olives puisque la région ne contient quelques 15 unités de conserves. Le même constat est enregistré pour le secteur des céréales. En effet, la région englobe 71 unités de stockage des céréales avec une capacité de près de 1,5 million de t/an et 36 minoteries industrielles à blé d’une capacité de 2,5 millions de t/an mais pour l’industrie en aval de cette filière, il n’y que 5 unités de fabrication de pâtes et couscous qui sont situées dans la région. C’est le cas également pour la filière laitière et de la viande rouge. Cela dit, il faut rappeler l’importance du contrat-programme pour le développement des industries agroalimentaires pour la période 2017-2021 visant particulièrement le renforcement de l’intégration entre l’amont agricole et l’aval industriel et commercial, le développement de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée issus de la transformation de la production agricole et la promotion des exportations sur les marchés traditionnels et le développement de nouveaux marchés d’exportation à forte croissance.