Béni Mellal : des pluies salvatrices pour les cultures de printemps

Le volume des récentes précipitations a contribué à une amélioration significative du cumul pluviométrique de la campagne agricole en cours dans la région Béni Mellal-Khénifra.
Ce dernier s’élève à 189,6 mm au 11 mars, contre 114,6 mm à la même période, l’année précédente (+65,5%). Ce volume bien qu’inférieur à la moyenne observée lors d’une année normale (220 mm), représente une opportunité pour les agriculteurs de la région, selon l’Office régional de mise en valeur agricole du Tadla (ORMVAT).
Concernant les chutes de neige, la région a enregistré un cumul dépassant les 55 cm sur certaines hauteurs de la province d’Azilal au cours de la première décade de mars, autant de bons signes qui laissent entrevoir une meilleure issue pour cette saison sauvée «in extremis».
Un impact bénéfique
L’impact positif des récentes précipitations se fera particulièrement ressentir sur les principales cultures de printemps, la betterave sucrière, l’arboriculture fruitière ainsi que sur les espaces pastoraux, les nouvelles plantations de maraîchage, de légumineuses et de fourrages, sans oublier les cultures pérennes à savoir les oliviers, les agrumes et les rosacées.
Ces précipitations auront aussi un effet appréciable sur les nappes phréatiques, sur les cours d’eau appelés communément «petites et moyennes hydrauliques» et surtout sur les réserves en eau des principaux barrages desservant la région à savoir Bin El Ouidane et Ahmed El Hansali, selon l’ORMVAT.
Entre le 28 février et le 10 mars, les apports cumulés de ces ouvrages hydrauliques ont atteint 18 millions de mètres cubes pour Bin El Ouidane et 20 millions de mètres cubes pour Ahmed El Hansali. Les apports totaux depuis le début de la campagne ont atteint respectivement 118 millions de mètres cubes et 136 millions de mètres cubes d’eau, à en croire les chiffres de l’Office.
Il importe de souligner qu’en dépit de la faiblesse des réserves hydriques au niveau des deux barrages, et dans un souci de préserver la campagne agricole en cours, l’ORMVA du Tadla en collaboration avec les acteurs impliqués, a lancé un processus d’irrigation dans le périmètre irrigué du Tadla, en accordant trois lâchers d’eau d’irrigation pour la zone des Béni Moussa desservie par le barrage Bin El Ouidane et un lâcher d’eau pour le périmètre des Béni Amir dominé par le barrage Ahmed El Hansali.
La filière oléicole sauvée in extremis
Pour la filière oléicole, qui représente environ 17% de la production nationale, les récentes pluies devraient avoir un impact particulièrement favorable. Elles joueront un rôle essentiel dans l’amélioration des rendements, en particulier pour la variété marocaine Picholine.
Ces précipitations favorisent une meilleure alimentation en nutriments, ce qui est essentiel pour le bon développement des oliviers, notamment en période de floraison et de nouaison (formation du fruit).
Dans le cas de la variété marocaine Picholine pratiquée à hauteur de 85% dans la région Béni Mellal-Khénifra, des pluies régulières et suffisantes permettent de soutenir la croissance des fruits et de renforcer leur taille et leur qualité.
Les récentes précipitations ont aussi joué un rôle important dans la lutte contre certains ravageurs, en diminuant la poussière et en régulant la température des arbres. Avec elles, la campagne agricole, qui semblait compromise, devrait finalement être sauvée.
S.N. / Les Inspirations ÉCO